Afrique du Sud : Jacob Zuma bénéficie d’une remise de peine

L’ancien Président de la République sud-africaine Jacob Zuma, a passé environ deux heures en détention ce vendredi 11 août 2023, avant d’être relâché dans le cadre d’une procédure de remises de peine annoncées le jour même par le gouvernement. Une mesure très mal vue par la partie opposition.
En effet, le président Jacob Zuma s’est rendu très tôt vers 6h, ce vendredi, au centre correctionnel, en pays zoulou. Il a été admis dans le système pour ensuite être soumis à une procédure de remise de peine. Au bout de deux heures environs plus tard, Jacob Zuma recouvre sa liberté.
« Une décision a été prise » pour que M. Zuma, qui avait passé deux mois en 2021 derrière les barreaux pour outrage avant d’être libéré pour raison médicale, « se rende au centre correctionnel d’Estcourt », en pays zoulou (est), a expliqué le responsable des services pénitentiaires, Makgothi Samuel Thobakgale avant d’ajouter qu’ « il est arrivé à six heures ce matin et a été admis dans le système » avant d’être « soumis à une procédure de remise de peine » et libéré moins de deux heures plus tard.
Pour le ministre de la Justice, Ronald Lamola, ces remises de peine de « condamnés non-violents » ont été approuvées par le président Cyril Ramaphosa pour soulager la surpopulation carcérale dans le pays. Il précise qu’elles doivent permettre de libérer plus de 9 000 détenus.
Dans un point de presse avec le ministre de la Justice et des services correctionnels Ronald Lamola, Makgothi Samuel Thobakgale a déclaré avoir pris la décision d’exonérer Jacob Zuma de ce qui reste de sa peine en exerçant son pouvoir discrétionnaire conféré par la Cour suprême d’appel.
Pour rappel, Jacob Zuma avait été condamné en juin 2021 pour avoir obstinément refusé de répondre à une commission enquêtant sur la corruption d’une ampleur inédite sous sa présidence (2009-2018). Son incarcération quelques jours plus tard avait déclenché plusieurs jours d’émeutes, faisant plus de 350 morts.
Destitué de la présidence du pays en 2018 pour corruption et Zuma fait face actuellement à 16 chefs d’accusation de fraude, de corruption et de racket concernant un contrat d’achat d’avions de chasse, de patrouilleurs et de matériel militaire de 4,2 milliards d’euros.
Réaction de l’opposition
Cette manœuvre envers le président Jacob Zuma n’est pas du goût de l’opposition. Elle la qualifie de « honte absolue ».
L’opposition s’est indignée, qualifiant les annonces matinales concernant l’ancien président et les remises de peine d’ « insulte monumentale à l’égard de chaque Sud-Africain ».
« Ce plan élaboré, conçu uniquement pour permettre à un seul homme d’échapper à la prison, signifie que plus de 9.400 criminels condamnés sortiront de prison ». Cette décision « n’a rien à voir avec la surpopulation carcérale, et tout à voir avec le fait d’empêcher Zuma de répondre de ses actes », c’est une « honte absolue », a déclaré dans un communiqué, le premier parti d’opposition à l’ANC au pouvoir, l’Alliance démocratique (DA).
Mariette DOMINGO



