Comme annoncé, au Gabon, Oligui Nguema, auteur du putsch du mercredi 30 août 2023, renversant Ali Bongo, a prêté serment ce jour. L’homme a promis organisé des élections sans en préciser la date.
« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie« , a entre autre déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait.
Dans les grandes villes du Gabon, plus précisément à Libreville, les mouvements de foule s’enchaînent. Les populations, comme s’ils s’y attendaient, ont manifesté leur soutien de diverses manières aux putschistes. Ils proclament la fin de l’ère du règne de la dynastie Bongo. Cinquante-cinq ans au pouvoir, « C’est trop », clament-ils tout joyeux dans les rues.
Mais l’opposant gabonais, Ondo Ossa Albert, ne se réjouit pas de sitôt. À l’en croire, le Gabon assiste à « une révolution de palais. Un Bongo a remplacé un autre Bongo », a-t-il dénoncé. « Il faut situer les choses dans leur contexte. D’abord, ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais. Oligui Nguema est le cousin d’Ali Bongo […] Les Bongo ont trouvé qu’il fallait mettre Ali Bongo de côté pour poursuivre effectivement le système Bongo », a-t-il déclaré sur TV5 Monde. Il renchérit « Ils ont mis en avant Oligui Nguema mais derrière lui, nous savons qui est là. C’est toujours le système Bongo qui continue. Oligui Nguema est un sous-fifre. Derrière lui, c’est le clan Bongo qui se maintient au pouvoir ».
Placé en résidence surveillée, la dernière apparition du président déchu Ali Bongo, remonte à mercredi où il appelait ses amis du monde entier à faire du bruit. « À tous les amis que nous avons dans le monde entier, dites-leur de faire du bruit pour les gens ici qui m’ont arrêté avec ma famille. Mon fils est quelque part, ma femme autre part et je suis sous résidence surveillée. Rien ne se passe, je ne sais pas ce qu’il se passe. Alors, j’appelle à ce que vous fassiez du bruit […] vraiment. Je vous remercie. Merci. ».
Pendant ce temps, le « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI), met tout en place pour assurer pleinement leurs nouvelles fonctions.
Ignace TOSSOU