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Gabon : Le Premier ministre vise une « transition de 24 mois »

Dans un entretien exclusif avec l’AFP, le Premier ministre de transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a estimé qu’un délai de deux ans avant les élections libres était un « objectif raisonnable » pour permettre au pays de revenir à un régime civil. Cette déclaration intervient après le renversement du président Ali Bongo Ondimba par l’armée gabonaise le 30 août, à la suite d’une élection contestée.

Le coup d’État du 30 août, qui a conduit à la destitution du président Ali Bongo, s’est déroulé en quelques instants et sans violence. Les chefs de corps de l’armée et de la police se sont rapidement ralliés derrière le général Brice Oligui Nguema, proclamé Président de la transition. Les militaires putschistes ont justifié leur action en affirmant qu’elle visait à « préserver des vies humaines » après une élection entachée de fraudes et à mettre fin à la « mauvaise gouvernance » et à la « corruption » présumées du clan Bongo, qui dirigeait le pays depuis plus de 55 ans.

La composition du gouvernement de transition : Une alliance diverse

Le Premier ministre Raymond Ndong Sima a récemment annoncé la composition de son gouvernement de transition, nommé par le général Oligui. Ce gouvernement comprend d’anciens ministres du président déchu, des membres de l’ex-opposition, ainsi que des personnalités de la société civile qui étaient auparavant hostiles à la famille Bongo au pouvoir. La Charte de transition mise en place par les militaires interdit aux membres du gouvernement provisoire de se présenter aux prochaines élections, y compris le Premier ministre Ndong Sima. Cependant, elle ne ferme pas explicitement la porte à une éventuelle candidature du général Oligui à la présidence.

Le défi de l’autonomie du gouvernement civil

L’une des questions cruciales qui se pose est l’autonomie du gouvernement civil dirigé par Ndong Sima. Le général Oligui Nguema a nommé des officiers responsables de secteurs similaires à ceux des ministres, suscitant des interrogations sur la marge de manœuvre de ce gouvernement.

Dans une déclaration, le Premier ministre a déclaré : « Est-ce que j’aurai les mains libres ? Ça, je ne peux pas le savoir à l’heure actuelle, on le verra ». Il a également souligné que les militaires devraient laisser le gouvernement travailler de manière indépendante pour obtenir des résultats satisfaisants, car ils porteront la responsabilité des actions entreprises pendant la transition.

Une incertitude sur la candidature du Premier ministre

Enfin, Raymond Ndong Sima, tout en indiquant son intérêt pour les prochaines élections, a déclaré : « La situation du pays exige que chacun fasse un petit compromis sur sa propre position« . Cette déclaration laisse planer un doute sur sa candidature à la présidentielle à venir.

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