Bénin : Plusieurs policiers interpellés pour complicité dans des faits d’arnaque
Depuis son lieu d’incarcération, un détenu continue de mener ses activités cybercriminelles et d’extorsions de fonds pour lesquelles il a précédemment été interpellé. Cette fois-ci, c’est avec la complicité des agents de police en poste à la prison civile de Missérété.
Plusieurs agents de la police républicaine ont été interpellés dans un dossier où un prisonnier est accusé d’avoir vidé les comptes de plusieurs opérateurs mobiles money. Il s’agit plus précisément des agents de la garde pénitentiaire de la prison civile de Missérété, le lieu de détention du mis en cause. Soupçonnés d’avoir une complicité dans l’affaire du détenu, ils ont été interpellés par l’instance de régulation des infractions économiques et terroristes du Bénin à la suite de nombreuses plaintes reçues à propos.
En effet, le prisonnier identifié comme leader d’un réseau d’extorsion d’argent sur des comptes des opérateurs mobiles money, bénéficie du soutien des complices extérieurs qui l’aident à identifier ses victimes.
Selon Banouto qui rapporte l’information, la stratégie mise en place pour parvenir à ses fins, est tout simple. Elle consiste pour le prisonnier, à diriger ses proches vers sa cible. Ceux-ci se présentent chez les opérateurs mobiles money comme de potentiels clients pour des opérations de retrait. Cela lui permet de recenser les numéros marchands des agents des réseaux GSM qu’il contacte par la suite en qualité de représentant des opérateurs GSM. Dans la foulée, le prisonnier donne des injonctions strictes comme par exemple la validation d’un code. Ce à quoi les opérateurs mobiles money, pour la plupart moins informés de la magouille, obéissent scrupuleusement. Il s’en suit automatiquement le décaissement de fonds du compte des marchands pour le compte d’un proche du détenu.
Précisons qu’hormis les agents de police détenus, trois proches du prisonnier sont placés sous mandat de dépôt. Il s’agit notamment de son épouse, sa sœur et un proche.
Ignace TOSSOU
