Après l’incendie de Sèmè-Kraké qui a causé 34 décès et plusieurs blessés, le ministre de l’économie, des finances et de la coopération a levé un coin de voile sur l’ambition du gouvernement pour le secteur de la vente de l’essence dit «kpayo» au Bénin. Tandis qu’une partie des acteurs du secteur sera reconvertie, le reste devra, dans les prochains jours, mener l’activité à partir de mini-stations à installer à travers le pays.
Le drame du samedi 23 septembre 2023 n’est malheureusement qu’un de plus, le plus meurtrier, dans la longue liste des événements tragiques entrainés par le transport et la vente de l’essence de contrebande au Bénin. Pour réguler une fois pour de bon ce commerce qui ne cesse d’endeuiller les populations béninoises, le gouvernement a déjà un plan tout tracé : emmener les acteurs à se professionnaliser et à opérer à partir de mini stations.
La mise en œuvre de l’initiative est déjà bien avancée, selon le ministre de l’économie, des finances et de la coopération, qui en a révéler une partie. « Ce qui s’est passé aujourd’hui (23 septembre 2023), nous montre clairement qu’il y a urgence de changer le mode commercialisation de ce produit (l’essence de contrebande). C’est pourquoi l’année passée le gouvernement a commandé des dizaines de milliers de mini-stations. Deux mille sont arrivées depuis le mois de juin et sont en train d’être installées. D’ici 2024, partout dans le pays, nous aurons ces mini-stations », déclare Romuald Wadagni.
À lire aussi : Incendie de Sèmè-Kraké : Le gouvernement s’est rendu au chevet des blessés |
Selon l’argentier national, il s’agit de permettre aux personnes qui resteront dans l’activité de vente de ce carburant de le « faire dans des conditions de sécurité totale ». Dans ce cadre, clarifie Romuald Wadagni, une nouvelle rencontre avec les acteurs est prévue la semaine prochaine pour s’entendre sur les modalités de mise en œuvre de ce projet.
« Dans certaines rues, vous avez tous les 10 ou 20m des vendeurs qui se suivent. On ne pourra pas financer la mise en place dans une rue de plusieurs dizaines de mini-stations. Donc, une partie des acteurs devra être reconvertie, formée et bénéficié d’un emploi décent pour nourrir leur famille », explique le ministre. Quant à ceux qui continueront dans la vente de l’essence, ils devront obligatoirement la faire à partir de ces mini-stations qui, d’après Romuald Wadagni, sont des appareils « totalement sécurisées » et qui devraient permettre d’éviter à l’avenir des drames tels que celui de Sèmè-Kraké.
À lire aussi : Incendie de Sèmè-Kraké : Une enquête ouverte sur les circonstances par le procureur de Porto-Novo |
L’objectif final, c’est d’aller vers la professionnalisation du secteur des hydrocarbures, selon le ministre. « Ceux qui sont dedans doivent être des professionnels dont on maîtrise la chaîne d’approvisionnement jusqu’à la distribution », affirme Romuald Wadagni.
Ambroise AMETOWONA