Coopération militaire bénino-française : Ce qu’il faut retenir du tête-à-tête des généraux Gbaguidi et Burkhard
Comme annoncé il y a quelques jours, le chef d’état-major des armées de France, le général d’armée Thierry Burkhard, a foulé le sol béninois ce samedi 9 décembre 2023 pour une visite de travail. Dès son arrivée, le général français a été reçu par son homologue béninois, le Général de Brigade Fructueux Gbaguidi, à l’Etat-Major général des armées béninoises où un programme alléchant l’attendait.
C’est un accueil chaleureux qui a été réservé au général français et à la délégation qui l’accompagne. Quelques heures après son arrivée, le général français Thierry Burkhard s’est entretenu en tête à tête avec son homologue béninois, le Général Fructueux Gbaguidi. A la suite de cet entretien, les deux autorités et leurs suites ont tenu une séance de travail au cours de laquelle la délégation française s’est enquière du fonctionnement des forces armées béninoises avec un focus fait sur les opérations de lutte contre les menaces contemporaines. Suite à cela, les deux chefs d’état-major des armées françaises et béninoises ont conjointement animé une conférence de presse où ils ont fait le point de leurs échanges lors du tête à tête.
Dans sa prise de parole, le chef d’état-major des armées béninoises, le Général Fructueux Gbaguidi, a rappelé les motivations de la présence du général français Thierry Burkhard au Bénin avant d’ajouter que sa présence au Bénin était nécessaire suite à sa demande d’appui de l’armée française pour faire face à la menace terroriste. « Aujourd’hui nous célébrons l’amitié entre les deux armées. Les relations entre le Bénin et la France datent de très longtemps, les relations entre nos deux armées également. Elles ont connu une embellie après les premières attaques que nous avons subies au nord du Bénin. Nous avons reconnu parmi ceux qui ont bien voulu nous accompagner, nous avons connu la France, qui par des cessions d’équipements, la formation de nos personnels, nous a permis d’être beaucoup plus résilients face à la menace terroriste. » a-t-il déclaré.
Parlant des sujets abordés lors de leur tête à tête, le Général Fructueux Gbaguidi a fait savoir : « nous avons échangé sur la nécessité de continuer sur cette lancée, de faire de telle sorte que les formations se poursuivent notamment pour nos pilotes, nos mécaniciens de l’air, nos forces spéciales pour la lutte contre le terrorisme et pour la libération des otages éventuels, la marine afin que nous puissions continuer à lutter contre la piraterie maritime. Nous avons parlé de tout ce qui pourra nous permettre de continuer à faire du Bénin un îlot sécurisé à l’épreuve de toute intrusion. ».
De son côté, Thierry Burkhard s’est dit très heureux et honoré d’être à Cotonou. Pour lui, dans le contexte actuel en Afrique de l’Ouest, il est important de savoir travailler ensemble et de maintenir un partenariat de haut niveau. « La lutte contre le terrorisme se gagne ensemble et c’est le sens de ma visite ici à Cotonou. C’est aussi de montrer la réalité et la solidité de notre partenariat qui est gagnant-gagnant. Notre but étant d’améliorer encore la sécurité et de travailler de manière plus directe et plus simplement entre nos deux armées », a-t-il fait savoir.
La conférence de presse était également l’occasion pour les généraux de se prêter aux questions des professionnels des médias notamment sur l’implantation ou non d’une base militaire française au Bénin. A cette question, les deux généraux ont été unanimes. « Non, il n’y a pas de base militaire permanente française au Bénin. Il n’y a pas de mission militaire française permanente au Bénin. Vous êtes au Bénin, s’il y avait une base militaire, vous la verrez. Ce que nous faisons dans le cadre du partenariat militaire opérationnel, il y a des détachements en coordination avec les Forces Armées Béninoises (FAB) », a expliqué le général Thierry Burkhard. A sa suite, le chef d’Etat-Major des armées béninoises a indiqué que l’installation d’une base militaire dans un pays se décide à deux. « Le Bénin n’a pas reçu de demande, le Bénin n’a pas fait de demande. Une base militaire est légale. Aucune loi n’a encore permis la mise en place d’une base militaire au Bénin. Une base militaire est physique avec des bâtiments, des aérodromes, des aéronefs. Il n’est pas envisagé la mise en place d’une base militaire au Bénin », a-t-il martelé.
Pour rappel, le chef d’état-major des armées de France est venu sur invitation de son homologue béninois.
Mariette DOMINGO