Eau et Assainissement : De bénéficiaires à acteurs, les jeunes veulent franchir le pas
En amont du lancement des activités officielles du Congrès de l’Association Africaine de l’Eau (AfWA) prévu pour ce jour, 24 février 2020, dans la salle Victoria du Serena Hotel, les Jeunes Professionnels de l’Eau ont tenu leur forum. C’était dans la salle de conférence de la National water and sewerage corporation (NWSC) de l’Ouganda.
Après la Côte d’Ivoire, le Kenya et le Mali, c’est au tour de l’Ouganda, notamment la ville de Kampala d’accueillir le Forum des Jeunes Professionnels de l’Eau. Placée sous le thème « Bridging borders to foster innovative water and sanitation solutions for Africa », soit en français « Eliminer les frontières pour favoriser des solutions innovantes en matière d’eau et d’assainissement pour l’Afrique », cette 4ème édition a été l’occasion pour ces jeunes engagés pour la promotion de l’accès durable à l’eau et l’assainissement, et venus d’un peu partout de l’Afrique et du monde, de marquer leur envie de prendre le destin du secteur en main. « C’est notre moment de prendre les devants, de diriger », a souligné le représentant du Ghana au Forum.
Dans un souci d’autonomisation des jeunes dans un secteur qui a besoin du soutien de tous les acteurs, l’Association Africaine de l’Eau (AAE) et ses partenaires ne ménageront pas leurs efforts pour les accompagner. Selon le Directeur Exécutif de l’AAE, Sylvain Usher, pour atteindre sa mission d’améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique, l’AAE veut mettre toutes les compétences à contribution. « Nous devons trouver des solutions techniques afin de garantir durablement l’accès à l’eau et l’assainissement. Pour cela, nous avons besoins des jeunes professionnels », a-t-il indiqué.
Toutefois, il est, selon Sylvain Usher, regrettable que d’ici dix ans, le secteur manquera de ressources humaines parce que de moins en moins de personnes à faire des métiers de l’eau et de l’assainissement leur profession. Partant, il a invité les jeunes professionnels de l’eau à dans leurs réflexions trouver les mécanismes pour attirer plus de personnes vers le secteur.
Pour le chef de l’Etat-major général de l’armée ougandaise, il est important de s’organiser dès aujourd’hui pour éviter la crise de l’eau qui se profile à l’horizon. « Notre passion à trouver des solutions est entravée par notre confort actuel », a-t-il déploré pour ensuite exhorté les jeunes professionnels à travailler pour aujourd’hui et demain.
« L’avenir est dans de bonnes mains »
La représentante de la Représentante résidente de l’UNDP et chef de file des Nations Unies en Ouganda, Rosa Malongo, a quant à elle dit son espoir dans l’avenir étant donné que les jeunes gens ont un rôle primordial à tenir l’atteinte de l’ODD 6. Pour elle, le chemin pour y arriver est encore long. Mais, sa réalisation n’est pas impossible. C’est pourquoi, elle rassure sur le fait que les Nations Unies sont engagées à travailler avec tous les acteurs afin d’y parvenir, notamment l’ODD 6.2. « Nous avons besoin de collaborer avec vous afin d’avoir des solutions africaines pour les défis concernant l’Afrique », a-t-elle déclaré.
ENCADRE
Atteinte de l’ODD 6 : Le diagnostic des Jeunes professionnels de l’Eau
L’un des panels du Forum des Jeunes professionnels de l’Eau a porté sur le thème principal de la rencontre : « Bridging borders to foster innovative water and sanitation solutions for Africa », soit en français « Eliminer les frontières pour favoriser des solutions innovantes en matière d’eau et d’assainissement pour l’Afrique ». Les échanges, très animés, ont été l’occasion pour les participants de faire le diagnostic des défis à relever afin d’améliorer un accès plus accru à l’eau et à l’assainissement. Entre autres défis relevés, il y a la réduction des frontières en termes humains en faisant en sorte que personne – femme, enfant, vieillard, jeunes – ne soit écarté par les solutions à mettre en place ; la décentralisation des questions et discussions liées à l’eau et à l’assainissement pour permettre aux populations à la base d’être le plus impliquées possible dans la recherche et l’identification des solutions ; l’amélioration de la communication à l’endroit des populations ; etc.
Jesdias LIKPETE