JME 2022 : Le RBFPEA sensibilise les élèves filles du Ceg Sègbèya aux métiers de l’eau
Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’eau 2022, le Réseau béninois des femmes professionnelles de l’eau et l’assainissement (RBFPEA) est allé, mardi 29 mars 2022, à la rencontre des jeunes filles du collège Sègbèya. Initiée avec l’appui de Agir Eau, de Sogéa Satom, de Soneb et de Irgib Africa, cette séance d’échange a permis de les sensibiliser à l’importance de l’eau et de les emmener à envisager les métiers de l’eau.
Si le thème de l’année 2022 de la Journée Mondiale de l’Eau est « Eau souterraine, rendre visible l’invisible » ; pour les Femmes professionnelles de l’eau du Bénin, il est question de rendre visible les métiers de l’eau auprès des apprenantes des collèges du pays. Après plusieurs collèges de Cotonou et d’autres villes de l’intérieur du pays, c’est autour des élèves filles du Ceg Sègbèya de recevoir la visite des membres du RBFPEA pour une sensibilisation sur les métiers de l’eau. Pour la présidente du Réseau béninois des femmes professionnelles de l’eau et l’assainissement (RBFPEA), Mouminatou Adjibi, il s’agit de leur faire connaître une filière très peu connue des femmes et donc à faible représentation féminine. « Nous sommes venues susciter en vous l’engouement d’avoir la volonté d’exercer les métiers dits d’hommes, c’est-à-dire ceux de l’eau et de l’assainissement », souligne-t-elle. Pour elle, l’accès à l’eau et à l’assainissement est un secteur où la présence des femmes est incontournable. Car, explique-t-elle, la préservation des ressources en eau contre les pollutions ne peut être effective sans une implication active des femmes à tous les niveaux.
Pour la représentante de Agir Eau Giz, dans les communautés, la femme a toujours été au cœur de l’utilisation de l’eau. « Mais force est de constater que dans les instances de prise de décision concernant l’eau, il y a très peu de femmes », regrette-t-elle. C’est pourquoi, poursuit-elle, Agir Eau soutient l’initiative du RBFPEA pour sensibiliser et motiver les femmes que vous êtes afin que ce secteur soit désormais géré par les femmes.
Communications et échanges
Fortement mobilisées pour cette séance avec le RBFPEA, les apprenantes issues des classes de terminale pour la plupart ont suivi à la fin des brèves allocutions d’ouverture, deux communications. La première, animée par Flora Houndjrebo, psychologue a porté sur le thème « Gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire ». Dans une approche totalement interactive, la communicatrice a fait un tour d’horizon avec les apprenantes des principes concernant les menstrues et l’hygiène nécessaire qui va avec. Ensemble, elles ont relevé les difficultés d’avoir une hygiène menstruelle en milieu scolaire, à cause du manque de toilettes en général, et de toilettes adaptées en particulier. « Nous saisissons l’occasion pour lancer un appel aux autorités du collège Sègbèya pour l’installation de toilettes favorisant une bonne hygiène menstruelle pour les filles de l’établissement », a déclaré Flora Houndjrèbo en se tournant vers le censeur du Ceg. Une interpellation que les apprenantes ont accompagnée par un applaudissement.
« Sensibilisation et orientation des élèves filles aux métiers de l’eau et de l’assainissement », c’est le thème de la seconde communication. Présentée par Yadjidé Adissoda Gbedo, elle a permis au RBFPEA d’éclairer les filles du Ceg Sègbèya sur les métiers de l’eau, les formations disponibles et les avantages de devenir professionnelle de l’eau et de l’assainissement.
Des engagements
À l’issue des riches échanges, tant en séance qu’en aparté avec les membres du Réseau béninois des femmes professionnelles de l’eau et de l’assainissement, les filles élèves du Ceg Sègbèya sont reparties avec la conviction qu’elles ont un rôle à jouer dans la préservation de l’eau et la promotion du secteur. « J’ai appris comment prendre soin de soi en période de menstrues et comment bien utiliser l’eau », souligne Ayrath Houessou, élève en classe de Terminale D1.
Pour la plupart, la séance leur a permis d’avoir une nouvelle possibilité de carrière en dehors des celles classiques. « Cette séance m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Par exemple, je sais maintenant que les métiers de l’eau ne sont pas seulement réservés aux hommes. Les femmes y ont également accès et elles doivent s’imposer dans ce secteur », indique Trinité Akowanou, élève en classe de Terminale D1. Elle ajoute « Nous sommes donc appelées après le bac à choisir les filières qui ont rapport avec l’eau pour pouvoir faire la promotion du secteur. Nous devons également encourager nos sœurs à s’engager dans ce secteur ».
Ambroise AMETOWONA
