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Manœuvre Singré 2019 : Face aux nouvelles menaces, l’Armée de Terre s’arme

Après Dan 2017 et Dassa-Zoumé 2018, l’Armée de Terre, avec la manœuvre « Singré 2019 », est montée d’un cran dans sa préparation à défendre l’intégrité du territoire national. Démarrée depuis le 2 décembre 2019, l’assaut final de cette manœuvre qui a eu pour théâtre le département de la Donga a eu lieu le vendredi 6 décembre en présence du Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, le Colonel Fructueux Gbaguidi, des chefs d’Etat-major des autres Forces et de différents officiers supérieurs de l’Armée Béninoise.

Voulue pour être la continuité de la préparation de ses personnels à faire face à tout type d’attaque ou tentative d’attaque sur le Bénin, notamment celle asymétrique, la manœuvre « Singré 2019 » a été une belle occasion pour éprouver le temps de réaction et les moyens de la plus grande composante des Forces Armées Béninoises.

Simulation grandeur nature d’engagements à la fois en rase campagne et en agglomération, il a été question pour les militaires béninois de prendre le dessus sur des éléments hostiles visant à commettre des actes terroristes sur le territoire national.

Selon le scénario de l’exercice, l’Armée de Terre est informée de la présence d’ennemis aux intentions terroristes sur le territoire national. Un Groupement tactique interarmes composé d’une compagnie d’infanterie, d’un peloton blindé, d’une batterie d’artillerie, d’une section Génie et d’une section de parachutistes, est chargé de les traquer et de les mettre hors d’état de nuire. La traque qui a duré plusieurs jours a permis aux soldats béninois, avec l’aide des drones des Forces Aériennes, d’identifier le point de repli des assaillants.

Un assaut final a permis de détruire l’ennemi dans son dernier retranchement a grâce à une coordination d’actions de l’Artillerie, de la cavalerie puis de l’infanterie. Les artilleurs ont d’abord bombardé les positions ennemies afin de les mettre en déroute. Ils ont été suivis des chars de la cavalerie dans un rôle d’ouverture de la route à travers des tirs croisés afin de permettre à l’infanterie de procéder à une attaque au sol.

Toutefois, en dépit des précautions pour surprendre les ennemis et le savoir-faire des militaires béninois pour en venir à bout, le chef du groupe terroriste et quelques fidèles arrivent s’extraire de cette attaque. Dans leur fuite, ils prennent en otage les habitants d’un immeuble de la ville la plus proche. Un bon prétexte pour permettre aux militaires béninois d’éprouver leurs capacités à assurer un combat en zone urbaine, mais notamment à opérer une libération d’otages. C’est une section d’intervention qui se charge de cette phase de la manœuvre avec la même adresse et réussite que la précédente.

Ne pas se laisser surprendre

En temps de paix, une armée s’entraine. Les personnels de l’Armée de Terre, avec le Colonel Fructueux Gbaguidi comme chef d’état-major, ont totalement intégrer cette réalité. « Nous, nous avons encore la chance de nous préparer à faire face aux menaces qui s’annoncent », souligne-t-il. C’est d’ailleurs pourquoi depuis sa prise de commandement, il a fait de l’instruction et de l’entrainement des personnels une priorité, appliquée dans les différentes unités de l’Armée de Terre. « La tactique n’est pas cartésienne, elle est logique. Et l’instinct de prendre les bonnes décisions aux bons moments est tributaire de multiples entrainements », indiquait-il le jeudi 28 novembre 2019 aux officiers en CPX dans le cadre de la manoeuvre.

Manœuvre Singré 2019 : Face aux nouvelles menaces, l’Armée de Terre s’arme
Le Colonel Fructueux GBAGUIDI (1er plan), chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, apprécie le niveau d’acquisition de ses personnels

C’est donc avec beaucoup de satisfaction, malgré les quelques ajustements à faire, qu’il a vu ses soldats manœuvrer pour réaliser l’objectif qui leur était assigné.

Tout aussi satisfait de la performance notée chez les soldats, le directeur de l’exercice, le Colonel François Amoussou, indique que « Singré 2019 » a permis après Dan et de Dassa-Zoumé d’évaluer le niveau atteint par les unités du Septentrion.

Pour le préfet du département de la Donga, Biao Aïnin Soulémane Eliassou, c’est la première qu’il assiste un exercice du genre. Et cette seule fois lui suffit pour être plus confiant dans la capacité de l’Armée béninoise à défense le territoire national et ses populations.

Cela est d’autant plus vrai que la manœuvre dans son déroulé a mis en déroute, pour de vrai, des personnes non identifiées qui ont trouvé refuge dans le Togo voisin.

Jesdias LIKPETE

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