Scandale à l’Ansr : Des recrutements du personnel entachés d’irrégularités
Depuis quelques semaines, un vent de suspicion plane sur l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr). La structure placée sous la tutelle de la Présidence de la République est citée dans un dossier scabreux de recrutement d’agents devant servir à des postes de responsabilité.
Que se passe-t-il à l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr) ? Des informations concordantes, parvenues à la rédaction de L’Expression, évoquent une gestion calamiteuse et opaque de cette structure étatique née des réformes hardies entreprises ces dernières années dans le secteur de la santé par le gouvernement du président Patrice Talon. Elles pointent du doigt des pratiques peu orthodoxes dans la gestion administrative et financière de l’institution.
Le dernier cas en date, révèlent les mêmes sources, a trait au recrutement irrégulier, courant ce mois, de deux nouveaux agents. En effet par une décision en date du 26 février 2024, le secrétaire permanent de l’Ansr, Dr Kuassi Marcellin Amoussou-Guénou, a acté le recrutement de deux responsables, l’un chargé du registre national des sources de rayonnements ionisants et l’autre chargé de l’audit interne. A en croire la décision, les intéressés ont pris service depuis le 1er mars 2024. Selon une source interne, ces derniers n’ont subi ni test ni examen avant leur entrée en fonction.
Or, dans le même temps, les candidats admis régulièrement au test de recrutement de personnel de l’Ansr au titre de l’année 2023 pour les postes cités supra que vienne de pourvoir le secrétaire permanent, Dr Kuassi Marcellin Amoussou-Guénou, attendent toujours sur la liste supplémentaire d’être appelés pour prendre service. Car, la postulante admise pour ces deux postes initialement cumulés aurait été recalée pour avoir présenté un faux diplôme.
Face à l’incongruité de la situation, il y a lieu de se poser les bonnes questions : Qu’est-ce qui peut justifier cette flagrante injustice ? Qui sont les auteurs et complices de cette brimade administrative ? Qui tire les ficelles d’une telle manœuvre frauduleuse ? Autant de questions qui taraudent l’esprit mais qui demeurent pour l’instant sans réponse.
Pour d’aucuns, ce qui se passe à l’Ansr frise le scandale. Il convient, avant qu’il ne soit trop tard, que les autorités de tutelle de l’institution notamment le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence, Irénée Pascal Koukpaki et le ministre de la santé, Prof. Benjamin Hounkpatin, se saisissent du dossier. Car, les irrégularités dénoncées dans les recrutements de personnels à l’Ansr entachent la crédibilité du gouvernement béninois et de son chef, le président Patrice Talon.
Pour rappel, l’Ansr est chargée de réglementer les pratiques et activités utilisant les rayonnements ionisants y compris les appareils émetteurs de ces rayonnements et les sources radioactives. La radioprotection est l’ensemble des dispositions réglementaires visant à assurer la protection de l’homme et de son environnement contre les dangers des rayonnements ionisants. Cette autorité qui en a donc la responsabilité est indépendante et exerce ses pouvoirs de manière impartiale, équitable et transparente. A ce titre ses prérogatives l’emportent sur celles d’autres organes en matière nucléaire ou de rayonnements ionisants. Elle est placée sous la tutelle de la Présidence de la République.
Manlonhan Rodrigue HODE