Téléphonie mobile au Bénin : Quand l’ARCEP arbitre et siffle le surcoût
La dernière décennie au Bénin a connu un véritable boom de la téléphonie mobile. De 2 051 777 abonnés au 31 décembre 2007, le pays est passé à 9 639 193 (abonnés actifs) au 2ème trimestre de 2017. Cette évolution du parc d’abonnés s’est fait en parallèle à une amélioration non seulement de la qualité des services des opérateurs GSM, mais aussi et surtout du coût de communication. Quel a été donc le rôle de l’organe de régulation Atrtp devenue Arcep-Benin ?
Stade de l’amitié Général Mathieu Kérékou, le dimanche 24 septembre 2017 autour de 10 heures du matin. Un groupe de jeunes, tous arborant un tee-shirt sur lequel est inscrit au dos, bien gros et très visible, « Club du bien-être » viennent de finir leur séance du jour. Ce club est l’un des nombreux clubs sportifs dont les membres prennent d’assaut l’enceinte du stade tous les dimanches pour un sport d’entretien. Un échange s’anime. Un sujet politique est au centre de cette discussion. Mais ils s’interrompent bien volontiers pour répondre à notre préoccupation. « Comment appréciez-vous les tarifs de communication pratiqués actuellement par les opérateurs de la téléphonie mobile ? ». Un silence. Narcisse Sossou l’interrompt. « Je pense que les choses ont beaucoup changé ces dernières années. Les tarifs ont beaucoup évolué et on peut dire que la communication n’est plus chère aujourd’hui », souligne le technicien en analyse biomédicale. « C’est vrai que comparativement au début, le coût de communication s’est beaucoup améliorée. Nous sommes actuellement à 1 franc la seconde alors qu’elle était au-delà de 100 fCFA », poursuit son collègue, Julien Soukpon, informaticien.
En réalité, ces dix dernières années, les coûts de communication ont été pratiquement réduits de la moitié au grand soulagement des consommateurs. Par exemple, en 2006, selon des informations recueillies à l’Arcep-Bénin, les tarifs de communication sur les réseaux des opérateurs pour la voix tournaient autour de, en on net (intra réseau), à 110 fCFA la minute et, en off net (inter réseau), à 190 fCFA la minute. Pour ce qui concerne le SMS, en plus de l’inexistence d’interconnexion entre les réseaux, le coût était supérieur ou égal à 50 francs en on net.
L’année 2007 sera cependant déterminante pour le secteur. L’Etat béninois s’est engagé dans l’assainissement du secteur. L’Autorité Transitoire de Régulation des Postes et Télécommunications (ATRTP) devenue en 2014 Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP) prend la relève de l’Office des Postes et Télécommunications (OPT) dans sa gestion. « La mise en place de l’autorité a permis d’assainir le secteur, d’assainir la gestion du spectre de fréquences et de mettre en place un modèle de calcul des coûts », nous explique le Luc Boko, directeur des marchés publics (Dmp) de l’Arcep-Bénin.…lire la suite »»»