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Baccalauréat 2025 au Bénin : triomphe à 73,02 % ou mirage éducatif ?

Le Bénin brille, mais à quel prix ?

Le Bénin avec 73,02 % de réussite au Baccalauréat 2025 signe un record historique. Mais derrière ce triomphe, des questions surgissent. Ce succès reflète-t-il une révolution éducative ou masque-t-il des failles ?

Le 9 juillet 2025, le Bénin proclame un taux de réussite de 73,02 % au Baccalauréat, un sommet inégalé en 55 ans. Sur 78 537 candidats présents, 57 349 décrochent le précieux sésame. Ce bond spectaculaire, comparé aux 56,93 % de 2024 et 64,40 % de 2021, positionne le Bénin comme un modèle dans la région Afrique de l’Ouest. Mais ce chiffre impressionnant soulève des interrogations : s’agit-il d’un progrès durable ou d’un mirage statistique ?

Les moteurs du succès
Plusieurs facteurs expliquent ce record. L’organisation de l’examen, rigoureuse, limite les erreurs. Les corrections, menées du 30 juin au 5 juillet 2025, suivent un processus strict : chaque copie passe par plusieurs mains, avec des contrôles minutieux. « Une copie est vérifiée par au moins quatre personnes », confie Lucien Dossou, enseignant-correcteur.

La plateforme EducMaster révolutionne le suivi. Elle enregistre les présences, élimine les faux bulletins et harmonise les programmes à l’échelle nationale. « Tous les collèges suivent le même rythme », explique Janvier Houéhanou, enseignant. Cette discipline, renforcée par la loi de 2018 sur les grèves, garantit neuf mois d’apprentissage sans interruption.

Les séries scientifiques brillent : la série C atteint 82,77 %, la série B 81,25 %. Des réformes, comme l’introduction de QCM en économie, facilitent les épreuves. Les travaux dirigés (TD), subventionnés par l’État et des leaders politiques, boostent la préparation. Enfin, l’inclusion des filles dynamise les performances : 35 667 candidates participent, soit 44,8 % des inscrits.

Des zones d’ombre persistantes
Ce succès cache des failles. La série F1, avec un taux de 27,51 %, révèle des lacunes dans les filières techniques. Les disparités régionales sont criantes : l’Atlantique (78,13 %) surpasse l’Alibori (60,55 %). Ces écarts traduisent des inégalités d’accès aux ressources et aux infrastructures, surtout en zones rurales.

Le bond de 16 points par rapport à 2024 interroge. Sans données publiques sur les délibérations, des soupçons de « résultats arrangés » émergent. Pourtant, les enseignants rejettent ces allégations. « Rien n’est politisé. C’est un travail sérieux », insiste Houéhanou. L’absence de 1 051 candidats inscrits pourrait aussi avoir gonflé le taux, si les absents étaient moins préparés.

Conséquences et perspectives
Ce taux record dope le moral national et renforce la réputation du Bénin. Il attire des partenariats internationaux et motive les élèves. Cependant, il accentue la pression sur les universités, déjà saturées, et risque de masquer les inégalités. Sans investissements ciblés dans les régions et filières en retard, ce succès pourrait s’essouffler.

Le taux de 73,02 % au Baccalauréat 2025 est une prouesse. Il reflète une organisation rigoureuse, des réformes audacieuses et une mobilisation collective. Mais il ne doit pas occulter les défis : inégalités régionales, filières techniques délaissées et transparence à renforcer. Le Bénin doit capitaliser sur ce succès pour bâtir son avenbir en lien avec les Perspectives Bénin 2060 Alafia.

Ce record est-il le signe d’une révolution éducative ? Commentez !

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