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Bahreïn: Près de 800 détenus en grève de la faim pour réclamer de meilleures conditions de détention

À Bahreïn, des centaines de détenus ont entamé un mouvement de grève de la faim depuis début août. À l’arrivée, près de 800 détenus ont cessé de s’alimenter pour réclamer de meilleures conditions de détention.

Devenue un moyen historique voire incontournable de revendication, la grève de la faim, qui n’est pas à confondre avec la grève contre la faim, dicte désormais sa loi dans la prison principale de Bahreïn. Les détenus de la prison de Jau protestent contre l’enfermement 23 heures par jour dans leurs cellules et contre l’absence de soins médicaux.

Enclenchée, début août, avec un nombre moyen de 400 prisonniers dudit établissement, cette grève de la faim connait depuis quelques jours, des allures impressionnantes. En effet, de 400, le nombre de manifestants est passé à près de 800. Selon les informations, c’est la énième fois que les prisonniers manifestent contre leurs conditions de détention dégradante. Ces revendications ont été relayées, vendredi, dans la rue par les familles et proches des détenus. Un fait notable dans un pays autoritaire, souligne Sayed Ahmed Al Wadaei, directeur de l’Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie, une organisation de défense des droits de l’homme basée à Londres.

« Cette grève de la faim ne se déroule pas uniquement derrière des barreaux. Elle a gagné la rue. Nous avons vu des centaines de personnes manifestées pour la libération des prisonniers politiques. C’est une scène rare, à Bahreïn, après plus d’une décennie d’une forte répression. »

Selon Sayed Ahmed Al Wadaei, il s’agit du plus grand mouvement de protestation de prisonniers à Bahreïn. Mais le militant en exil craint que l’ampleur n’entraîne une radicalisation des autorités : « Certaines grèves de la faim ont eu un succès limité. Des personnes ont pu avoir accès à des traitements médicaux essentiels, par exemple. Mais je pense que les autorités considèrent cette fois-ci, en raison de l’ampleur du mouvement, que si elles  »capitulent » face à ses demandes, pour reprendre leurs mots, elles pourraient inciter à de nouvelles grèves à l’avenir. »

Ignace TOSSOU

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