Génocide rwandais : Fulgence Kayishema demande l’asile en Afrique du Sud
Fulgence Kayishema, arrêté le 24 mai dernier et emprisonné pour avoir joué un rôle prépondérant dans le génocide rwandais en 1994, demande l’asile en Afrique du Sud.
Inspecteur de police judiciaire pendant le génocide au Rwanda, Fulgence Kayishema aurait “directement participé à la planification et à l’exécution » du massacre de plus de 2.000 Tutsis réfugiés dans l’église de Nyange (nord-est), selon les procureurs de l’ONU. Il était visé par un mandat d’arrêt émis par le Mécanisme international (MICT) chargé depuis 2015 d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) mis en place par l’ONU après le génocide.
Le ressortissant rwandais serait l’un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide en 1994 de 800.000 Rwandais en majorité tutsi et hutu.
Placé en détention le mois dernier près du Cap après une cavale de 22 ans, le fugitif âgé de 62 ans a transmis sa demande à son avocat ce mardi 20 juin 2023. Lequel avocat a précisé à l’issue d’une audience devant le tribunal du Cap la veille que l’accusé craignait pour sa vie s’il est extradé. Le parquet a confirmé sa requête, ajoutant qu’il renonçait à sa demande de mise en liberté sous caution.
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Selon le parquet sud-africain, Fulgence Kayishema aurait fondé une famille pendant sa cavale et avait demandé, sous un nom d’emprunt et en prétendant être burundais, d’abord l’asile dès l’an 2000 puis le statut de réfugié en 2004. Il aurait emprunté plusieurs fausses identités, la dernière en date celle de Donatien Nibashumba. L’homme doit répondre de nombreux chefs d’inculpation liés à son séjour irrégulier en Afrique du Sud et cette demande d’asile risque de retarder son procès dans le pays.
La prochaine audience est prévue pour le 18 août prochain au Cap.
M.D
