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Gestion de l’hygiène menstruelle : Les acteurs appellent à l’intégration de la problématique dans les politiques

Plusieurs acteurs institutionnels et opérationnels intervenant sur la problématique de gestion de l’hygiène menstruelle au Bénin ont pris part à une formation des formateurs du 12 au 16 octobre 2020 à Cotonou. À l’issue de cette session de formation organisée par le ministère de la santé avec l’appui du WSSCC, ils ont rendu public une déclaration dans laquelle ils partagent les grands défis qui se posent à une bonne gestion de ce processus biologique chez la femme et la jeune fille. Pour corriger le tir, ils font des recommandations en vue d’une égalité de chance chez les deux sexes.

Comme dans de nombreux pays de la sous-région, les menstruations chez la femme et la jeune fille sont un sujet tabou. Elles sont l’objet de nombreuses croyances négatives et attitudes néfastes à l’épanouissement et l’émancipation de la femme. « En raison du manque d’accès aux connaissances, produits et services relatifs à la SHM (Santé et Hygiène Menstruelle, ndlr), les menstruations restent synonymes de peur, de gêne et de honte. Ce qui empêche les filles et les femmes de bien gérer leurs règles et cause des effets négatifs sur d’autres aspects de leur vie », indiquent lers participants à la formation des formateurs dans leur déclaration.
Selon une étude non exhaustive réalisée en 2017 au sud du Bénin par la Fondation Claudine Talon, révèle que 15,2% des écolières disent manquer la classe pendant leur règle. Au nombre de celles-ci, 69% attribuent ces absences aux douleurs menstruelles et 28,5 disent vouloir éviter les moqueries de leurs camarades. En conséquence, « En milieu communautaire, la femme fait l’objet d’exclusion ou de restriction durant ses périodes, ce qui freine son émancipation et son épanouissement », souligne la déclaration.

Trois défis majeurs à relever

Pour améliorer la situation de la jeune fille et de la femme et renforcer l’égalité des sexes conformément aux ODD, trois défis sont à relever d’après la déclaration. Il s’agit en premier lieu de rompre le silence sur la menstruation, un processus biologique naturel. Ensuite, il faut briser les tabous sur la menstruation pour rendre la dignité à l’adolescente et à la femme. Le troisième défi à relever est de faire une gestion saine et sécurisée des menstrues pour la santé et l’amélioration du cadre de vie.
Selon la déclaration, la problématique de la GHM devient ainsi transversale et doit d’être abordée de façon holistique avec l’implication des ministères sectoriels (éducation, santé, développement durable, affaires sociales, eau, hygiène et assainissement, etc.) et des OSC.

Des recommandations pour l’amélioration de la situation

Dans leur déclaration, les participants à la session de formation des formateur d’octobre 2020 ont formulé de nombreuses recommandations. Ils proposent que les « Points focaux Genre » de tous les ministères se donnent les moyens de s’approprier la démarche qualité de gestion des menstrues et d’en faire la promotion. Ensuite, ils recommandent la prise en compte de la GHM dans les programmes et curricula d’enseignements primaire et secondaire, la prise de dispositions légales et réglementaires protégeant l’adolescente et la femme pendant leurs menstrues en milieu scolaire et en communauté. Également, ils préconisent la prise de dispositions pour démultiplier la formation des formateurs afin de disposer d’une masse critique de coaches en SHM aux fins de dissémination des connaissances et des bonnes pratiques en matière de santé et hygiène menstruelle et la création d’un cadre de concertation interministériel mais incluant les OSC pour débattre de la question de GHM pour son intégration dans les politiques et stratégies de développement du Bénin. Enfin, il suggère l’élaboration d’un guide opérationnel de mise en œuvre de la Stratégie Nationale de promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base (SNPHAB) qui prenne en compte la GHM.

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