JMT 2021 : Le CANEA plaide pour un meilleur accès à des toilettes au Bénin
La communauté internationale a célébré, vendredi 19 novembre, la Journée Mondiale des Toilettes (JMT), édition 2021. Au Bénin, Comme chaque année depuis sa mise en place, le Cadre de concertation des acteurs non étatiques de l’eau et de l’assainissement (CANEA) a organisé un Café Médias WASH. Une nouvelle opportunité pour cette institution de présenter aux professionnels de médias et autres acteurs les défis pour des toilettes pour tous au Bénin.
« Quels leviers pour la marche du Bénin vers l’ODD 6.2? ». C’est autour de ce thème que membres du CANEA, journalistes et autres acteurs ont échangé à l’occasion de l’édition 2021 de la JMT. Il a été question de faire le point de la situation de l’accès à des toilettes au Bénin et de rappeler les défis à relever si le Bénin veut réaliser l’ODD 6.2. Dans sa présentation, l’expert Eau et Assainissement Félix Adégnika a souligné l’importance d’accorder une plus grande considération au sous-secteur de l’assainissement. Pour lui, l’accès à des toilettes sûres et décentes pour tous est un droit humain. Il participe à la promotion de l’hygiène, à la sécurité et assure la dignité des individus.
Corriger la faible volonté politique
Mieux, assure l’expert en eau et assainissement, l’investissement dans le secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement sera plus que bénéfique pour le Bénin. Il permettra en effet « …d’adresser 8 ODD et impacter 7 autres ». Malheureusement, le taux d’accès aux ouvrages d’assainissement est encore relativement faible, fait-il observer. Ce qui conforte la défécation à l’air libre. Félix Adégnika déplore qu’aujourd’hui le Bénin ne consacre que 50 millions de FCFA par an à ce secteur pour un besoin qui s’élève à 6 milliards. « A cette allure, le Bénin n’atteindra l’ODD qu’au siècle prochaine, soit en 2168 », avertit l’expert.
Pour redresser la situation préoccupante de plus de la moitié des Béninois n’ayant pas accès aux toilettes, une volonté politique accrue est indispensable. Dans sa présentation, Pie Djivo de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaire (ANSSP) a présenté les efforts du gouvernement pendant les dernières années. Seulement, des échanges il est à retenir qu’ils sont encore insuffisants pour un important impact.
Félix Adégnika insiste sur trois importants défis que le gouvernement du Bénin doit relever dans un bref délai. En premier lieu, il y a le relèvement du profil institutionnel de l’HAB. En deuxième position, il faut renforcer la mobilisation des ressources en respectant les engagements, en faisant de l’activisme et en promouvant le développement de l’HAB. Pour finir, l’État béninois doit innover et investir massivement dans le sous-secteur.
Par ailleurs, en dehors du vote de la loi, le CANEA propose au gouvernement de déclarer l’état d’urgence de l’HAB en 2023. Cela permettra de renforcer la mobilisation autour de la question et d’y assurer un investissement conséquent.
Rappelons que pour nourrir les échanges et saisir les participants, il a été projeté le film documentaire « A la poursuite du caca au Bénin », réalisé grâce à l’appui du Niyel.
Jesdias LIKPETE