Société

LES ROIS DU ROYAUME IGBO IDASHA (IGBO OBA, DASSA-ZOUME)

Le peuplement du Sud-Est et du centre du Dahomey, aujourd’hui Bénin, a commencé à partir du XIIe siècle par les Yoruba venus en vagues successives d’Ilé-Ifê et d’Oyo (Nigeria actuel). Les premiers Yoruba, considérés comme les pré-Oduduwa, se sont installés dans la partie centrale en fondant le royaume Ifê-Ita, devenu Ifita puis Fita. Dans le Bulletin du comité d’études historiques et scientifiques de l’Afrique Occidentale Française d’octobre et décembre 1928, tome XI, n°4, sous les écritures de Vergé, le royaume d’Ifê-Ita s’étendait au nord de celui d’Abomey, au-delà du Zou, entre le marigot Clou (Okourou) et le marigot Loto (Olodjo), les monts du Ségui et la rivière Agbado, tributaire du Zou. Ce royaume fut dirigé par Oba Tchéréjou, premier monarque dudit royaume. En 1894, sous le règne du roi Djikplé, le royaume fut conquis par le général Dodds et devint un vassal du roi de Dassa. Ainsi donc, s’est trouvée consacrée la fin d’un royaume qui fut l’un des plus puissants du Moyen-Dahomey.

Avant la fondation du royaume Igbo Idasha, régnaient dans la région deux groupes : le premier habitait la montagne Yanti, devenue plus tard Oké Amou-Agbepa (ce sont les Awoman-an, devenus les Man-Man-Oun) ; le second résidait sur la montagne Arigbogbo Oké, aujourd’hui Arigbo puis Oké Égnité (ce sont les Ijéhoun, aujourd’hui Eyo-Ijéhoun).

À Egba (Abê Okouta), deux frères consanguins se disputèrent le trône de leur père décédé. Le frère aîné fut écarté du trône par son jeune frère. L’aîné se révolta avec plusieurs partisans et décida de quitter Abê-Okouta. Ils partirent vers l’ouest du Nigeria actuel et s’installèrent dans un lieu (inoccupé selon eux) où ils fondèrent le village Ekpo, dirigé par leur prince et leurs chefs.

À la suite d’un compromis entre les deux groupes déjà installés (Ijéhoun et Man-Man-Oun), le chef du village Ekpo fut choisi comme roi et prit le nom fort d’Oba Olofin Kofin Ichêrê. Le choix du chef du village Ekpo s’explique principalement par le nombre impressionnant des Egba et leur vocation guerrière, d’où l’expression : EGBA KO L’OLU, GBOGBO WON NI CHE BI OBA (les Egba n’ont pas de roi, eux tous sont des guerriers).

La femme du roi Oba Olofin, devenue première reine du royaume naissant, accoucha d’une seconde fille née albinos ; la première était née à Egba et avait immigré avec le groupe d’Olofin. Selon la tradition yoruba, la fille albinos née à Ekpo fut prénommée OSHA tout en gardant son titre de princesse IDA. Les deux prénoms réunis donnent IDAOSHA, et en appliquant l’élision, le prénom devient IDASHA, en ce sens que l’élision a fait disparaître la lettre « O » de OSHA.

Selon le Docteur S.O. Biobaku, l’origine d’Egba vient de Egba lugbo, qui signifie « les gens de la forêt ». Donc, pour faire apparaître leur origine, ils précèdent le prénom Idasha de Igbo, qui veut dire « forêt ». C’est de cette façon que le nouveau royaume prend le nom de IGBO IDASHA. Il est à préciser que c’est un nom à polémique, tant dans son écriture que dans sa définition.

L’histoire des rois du royaume Igbo Idasha est relativement bien connue. La période historique permet de compter à ce jour vingt-six rois sur lesquels tous les renseignements concordent. Toutefois, aucun document écrit ou archéologique ne nous permet d’attribuer des dates précises d’intronisation et de décès de chaque roi, sauf pour les quatre derniers : Zomahoun, Abissi Adjiba et Afoma Alaman.

Les noms de règne et l’ordre de succession du premier au vingt-sixième sont les suivants :

1)      Oba Olofin Kofin Ichèrê

Chef du village Ekpo fondé par lui-même ; il fut élu roi par les Ijéhoun et les Man-Man-Oun et fut logé dans sa maison de chef du village Ekpo, qui joua le rôle de capitale du royaume. Il fut enterré à Ekpo, dans la forêt dite Igbo Érémou.

2)      Oba Oyoro Arigbo Ejo Lala

Fille d’Oba Olofin. Elle succéda à son père, décédé et enterré au village Ekpo. Pour se mettre à l’abri des attaques des ennemis Mahi et d’Abomey, elle déplaça la population d’Ekpo sur le mont Pèmbêlê, avec pour palais royal une grotte baptisée Ifo-Oyoro. Ainsi, les Egba devinrent les voisins immédiats des Ijéhoun, qui sont à Yéaka, devenu Yaka. À sa mort, elle fut enterrée à l’entrée de la grotte, plus précisément dans la cour du palais.

3)      Oba Tchagbonan AKIN N’Otê

Successeur d’Oba Oyoro, il s’installa dans la grotte Oyoro qu’il prit comme palais. Ne voulant pas être voisin des Ijéhoun de Yéaka (Yaka), il mit en place un stratagème qui lui réussit bien. Il fit bâtir de nouvelles cases bien aménagées qu’il offrit aux Ijéhoun ; en contrepartie, il réussit à placer les Egba dans les vieilles cases construites par les Ijéhoun. Cette ruse lui permit de prendre Yéaka (Yaka) d’aujourd’hui des mains des Idjéhoun. La prise de Yaka permit à Oba Tchagbonan de mettre en exécution ses larges et profondes réformes, touchant d’abord sa communauté, puis le royaume Idasha.

En ce qui concerne sa communauté, il créa le poste d’Oba l’Oké, qui devint le chef de la collectivité princière Egba. De son palais royal d’Ifo Oyoro, il construisit, avec l’accord des Man-Man-Oun, le palais royal Odidi (Odi actuel) sur le domaine des Man-Man-Oun et s’y installa. Toujours sur ce domaine, il créa le cimetière des princes (Igbo N’la). Entre le palais et le cimetière des princes, il créa une large place publique qu’il baptisa ‘’Egba Kokou’’, et planta comme symbole une branche de l’arbre appelé Akakagni, qu’il ramena d’Egba.

Dans le royaume d’Igbo Idasha, une loi interdit aux rois de s’absenter du royaume pendant un long moment. De même, une autre loi interdit à toute personne ayant son père et sa mère en vie et habitant le royaume de devenir roi. Oba Tchagbonan, ayant sa mère vivante à Egba, alla de temps en temps lui rendre des visites éclairs. Un jour, il alla passer plus d’un an à Egba, laissant le trône sans roi et paralysant ainsi le bon fonctionnement du royaume. Le conseil des sages et la cour royale décidèrent son remplacement. Le choix fut porté sur Ogoudo Mandja L’Oko, malgré son âge avancé.

Quittant Egba pour le royaume d’Igbo Idasha avec une impressionnante suite, il lui fut annoncé que le trône était déjà occupé par un autre : c’est cet acte que les Dassa appellent OBA ATI DILḖ. Pour Tchagbonan, cette humiliation était insupportable. Malgré les supplications de sa suite, il frappa magistralement le sol avec sa canne ; la terre s’ouvrit et il demanda à toute sa suite d’y entrer. Ce qui fut fait, sauf son griot, qui lui dit : « Le chien suit toujours son maître, jamais il ne se met devant ce dernier. » Le roi entra donc, et aussitôt la terre se referma, laissant le griot et le grelot du roi sur les lieux. Ce lieu est baptisé Kogbo-êrê (refuse toute supplication). La tradition orale affirme que Oba Tchagbonan ressortit des entrailles de la terre près de Bassila et fonda le village Allédjo Coura, dont il est le premier monarque.

4)      Oba Ogoudou Mandja L’Oko

Il remplaça Oba Tchagbonan, dont la destitution fut prononcée par le conseil des sages et la cour royale pour abandon de trône. Avant son intronisation, existaient deux groupes d’Egba : Egba-Êremon (groupe d’Olofin) et Egba Kétou (groupe de Tchagbonan). Oba Ogoudou fusionna les deux groupes dans un creuset qu’il baptisa Omonjagoun. Omonjagoun n’est pas un nom qui vient de lui, c’est une devise qui caractérise les Egba en général (voir : L’histoire de Savê et de ses rois par Montserrat Palau Martí, page 104). Bien qu’étant intronisé à un âge avancé, Djagoun Ogoudou Mandja L’Oko régna pendant plusieurs années au point que les Idasha disent qu’on ne peut compter ses années de règne.

Toutefois, devenu très vieux, il n’arriva plus à gérer les affaires du royaume. Ce qui poussa la cour royale et le conseil des sages à l’évincer du trône et à l’enfermer dans un grenier, sur lequel une petite ouverture fut faite pour lui permettre de respirer sans difficulté. Sa fille aînée, Lissa, lui apportait à manger et à boire. Après quelques mois de détention, il se transmuta en un gros et long serpent et se lova dans un trou où on le trouva mort. Il est le premier roi à être inhumé à Igbo N’la (cimetière des princes et princesses).

5)      Djagou Lissa Oba N’Obanijê

Fille aînée d’Oba Ogoudou, elle fut intronisée selon les dernières volontés de son père. Elle usa de son autorité pour transférer, de Sokologbo à Idasha, la divinité de la chasse et du fer appelée Ogou. Elle est la dernière princesse à régner sur le trône royal Idasha.

6)      Djagou Ognibo Koutou M’boyé

Grand roi occultiste ; il sema des graines de calebasse qui auraient produit des calebasses remplies d’articles manufacturés d’origine occidentale, d’où son nom Ognibo (qui veut dire « blanc »).

7)      Djagoun Adjiboyé Akpado

Véritable roi guerrier ; il fit la guerre au royaume Eyo. Pourchassant les soldats Oyo qui lui échappèrent, le roi Adjiboyé, pris d’une grave colère, martela la colline Oro avec le pied et laissa l’empreinte dudit pied sur ladite colline. Toujours dans le but de gagner les guerres à venir, il envoya l’une de ses femmes, la reine Ohou-Wolé Éman, à Boukou, qui lui ramena un chat de guerre nommé Joko-Jodo, véritable incendiaire qui brûlait et calcinait les soldats ennemis sur le champ de bataille.

8)      Djagoun N’déjou Arêmou Ojojo Okpé

Roi très nerveux et méchant. Sentant sa mort proche, il assassina plusieurs de ses femmes. La cour royale et le conseil des sages ne s’en rendirent compte que par le sang des victimes, qui coulait de l’intérieur du palais à l’extérieur. C’est pourquoi il est interdit qu’aucun de ses descendants ne devienne roi d’Igbo Idasha. Les trois sillons situés dans un coin de la cour du palais royal de Dassa sont faits suivant les traces laissées par le sang de ses femmes (ébé mêta), encore appelés ébés N’déjou.

9)      Djagoun Alamou Okemou Madignan Êdoun

Son règne fut paisible.

10)    Djagoun Origui Ariman

Son règne fut également paisible.

11)    Djagoun Arayé Ejo l’Ogba

Son règne fut également paisible.

12)    Djagoun Ivagou Alakpê

Il fut un véritable guerrier. Il fit la guerre aux Mahi de Gbowêlê et captura leur roi nommé Adjognon. Il repoussa victorieusement l’attaque du roi Agonglo d’Abomey. Quelques mois plus tard, on apprend la mort du roi Agonglo dans son palais de Calamina en 1797 (cf. : les écrits du père Ferreira Pires, 1957, dans Roi-Dieu au Bénin).

13)    Djagoun Ossoï Koli Yêfou

Son règne fut paisible.

14)    Djagoun Araka Imalê

Il fonda le village qu’il baptisa N’Kobere, devenu Kobéré. Pour montrer au monde que le royaume Igbo Idasha est composé de 41 villages appelés Okéré, devenu Oké (41 collines), il vint au palais avec 41 filles portant chacune sur la tête un canari posé sur un coussin de couleuvre vivante se lovant sous chaque canari. Ce fait est un symbole vivant de sa puissance. Les 41 collines dont on parle ne sont pas de vraies collines, mais des villages.

15)    Djagoun Ayaba Aba Oke

Son règne fut paisible.

16)    Djagoun Kinihoun Tokajou

Vrai roi expansionniste, il convergea tout vers sa famille et ses alliés. Il plaça ses fils à la tête des villages tels que Imoumou, Bêtou, Ladja-Ikpingni, Kêrê et Ekpa.

17)    Djagoun Nana Aba Jigbo L’Êssê

Véritable thaumaturge, il défia certains rois d’Abomey. Avant sa mort, il laissa au royaume d’importantes perles de nan-nan, bien prisées à ce moment-là et représentant sa richesse.

18)    Djagoun Odjo Achamou Okpoto

Il fit la guerre à sa belle-famille à Awaya. Avant de monter sur le trône d’Igbo Idasha, il fut le chef du village Ladja Ikpingni. Son prénom de naissance est Oshagou Azagou, vrai prêtre d’Ifa et guérisseur traditionnel, qui aida son ami Ohounsa Clopê du village Monkpa à faire naître son enfant (Fadonougbo) Ifagbohoun. Ohounsa Clopê mourut avant la naissance de son enfant. Fadonougbo fut élevé par Oshagou Azagou, qui épousa la mère de Fadonougbo et eut d’autres enfants avec elle.

19)    Djagoun Egbakotan Issika

Avant d’être intronisé roi, il resta aux pieds des collines Ichokpa, ce qui lui valut le nom d’Oba Issalê. Il quitta Ichokpa pour fonder le village Ekpa avec son frère Gbagbadjodjo. Son règne fut marqué par une disette appelée Ebi Otomporo, qui dura trois ans. Ladite disette fut provoquée par une sécheresse baptisée Ija M’Kalo.

20)    Djagoun Issokoti Atchilê Atchi Oyé l’Egba

Il disputa âprement le trône avec Oba O-ouwo. Son règne fut paisible.

21)    Djagoun Arissi Ari Oyé

Un chasseur qui, pour sa distraction, tirait sur les moineaux arrivant au palais. Mais son règne fut également paisible. Il est le frère jumeau de Djagoun Amouro.

22)    Djagoun Amouro Amou Oyé

Il est à noter que Djagoun Arissi (21e roi) et Amouro (22e roi) sont des frères jumeaux. C’est sous son règne que la dernière guerre de Glèlè d’Abomey, en 1872, éclairé par Fadonougbo, dévasta Igbo Idasha. Le roi Amouro fut assassiné par les troupes de Glèlè ; sa tête tranchée fut emportée à Abomey. Awokou Fagnon fut nommé régent, chargé de liquider les affaires courantes du royaume. Il occupa ce poste pendant environ huit ans.

23)    Djagoun Otêtan Adjikin Zomahoun

Huit ans après l’assassinat de Djagoun Amouro en 1872 par les troupes de Glèlè, Ifagbohoun, alias Fadonougbo, revint d’Abomey, appuyé par le roi Glèlè, et monta sur le trône d’Igbo Idasha, alors qu’il n’était pas prince Omonjagoun mais plutôt un Mahi de Monkpa (Tchébélou), Savalou d’aujourd’hui. Ce fut une véritable profanation du trône royal Igbo Idasha.

Devenu roi, il déplaça le marché N’Gbadjo de Ladja Ikpingni à Idasha. Ce déplacement fut vivement critiqué par son frère utérin Daagan Lêssê, né d’Otchagou Azagou, véritable prince Omonjagoun.

C’est sous le règne de Djagoun Otêtan Adjikin Zomahoun qu’un traité fut élaboré entre le général Dodds, le roi d’Ifê-Ita ou Fita, et le roi Zomahoun. Le traité fut signé à Dassa-Kpingni le 21 janvier 1894 entre le lieutenant d’infanterie de marine Maurice Guérin, représentant du général de brigade Dodds. Ce traité fit de Zomahoun le roi de la confédération des Dassa, en présence, non plus du roi de Fita, mais plutôt du chef des Fita, troisième signataire du traité. Le chef de Fita devint donc le vassal du roi des Dassa, c’est-à-dire de Zomahoun. Ainsi s’est trouvée consacrée la fin d’un royaume qui fut l’un des plus puissants du Moyen-Dahomey, aujourd’hui Bénin. À la conquête coloniale, le roi Zomahoun fut nommé premier chef de canton de Dassa-Zoumé. Djagoun Adjikin mourut le 31 janvier 1925.

24)    Djagoun Ere M’ba Abissi Abi Oyé l’Egba

Avant son accession au trône, il fut le chef du village Itankossi, c’est-à-dire Akouta. Devenu roi, et avec l’aide des colonisateurs, il construisit l’école publique primaire dénommée colarique et le dispensaire de Dassa. Il créa aussi le marché de nuit pour les ouvriers qui posèrent les rails Cotonou–Parakou. Ce marché est appelé Oja Orou ; l’application de l’élision donne Ojarou, déformé en Ajarou. Il fut nommé chef de canton de Dassa par le commandant de cercle de Savalou.

Il mourut le 27 avril 1939.

25)    Djagoun Amoussi Adjiba Aba Owo l’Olo

Avant qu’il n’accède au trône, son prénom était Bouko Okpa-Coutou, frère consanguin de Djagoun Abissi, le 24e monarque de Dassa. Il fut prêtre d’Ifa, qui lui donna le titre de « Awo ».

Au sein de la collectivité princière Omonjagoun, il occupa le poste d’Alagui ; on l’appelait alors Awo Alagui. Malgré son intronisation en tant que 25e roi de Dassa, certaines personnes continuèrent de l’appeler Awo Alagui, alors que son nom fort de règne est : Amoussi Adjiba Aba Owo l’Olo.

Il fut nommé chef de canton de Dassa par le commandant de cercle de Savalou le 13 juin 1941. Un secrétaire lui fut nommé : Gbaguidi Paul, un Mahi de Savalou. Le roi, ayant appris qu’un ressortissant de Dassa, récemment démobilisé de l’armée française, résidait à Dassa, préféra avoir un natif comme secrétaire plutôt qu’un Mahi. Ainsi, Jean Abo fut embauché comme secrétaire, au détriment de Paul Gbaguidi.

Le commandant de cercle de Savalou, n’ayant pas approuvé cet acte, révoqua le roi Adjiba de ses fonctions de chef de canton le 24 juillet 1942, au motif suivant :

« Le chef de canton de 4e classe, avant deux ans, Awo Alagui, est révoqué de ses fonctions pour incapacité et très mauvaise manière habituelle de servir » (cf. Journal Officiel du Dahomey du 1er août 1942). Jean Abo ne fut pas non plus confirmé comme secrétaire.

Ironie du sort, le 28 août 1944, Gbaguidi Paul fut également révoqué du poste de secrétaire du chef de canton (cf. Journal Officiel du Dahomey du 1er septembre 1944). Le 22 décembre 1942, Zomahoun Capo Bernadin fut nommé chef de canton de Dassa.

À lire aussi : PREMIER ROI DU ROYAUME IGBO IDASHA (DASSA-ZOUME)

Djagoun Amoussi Adjiba Aba Owo l’Olo resta roi d’Igbo Idasha, mais, sous l’injonction du commandant de cercle de Savalou, il quitta le palais royal au profit de Zomahoun Capo Bernadin, nouveau chef de canton. Il mourut le 10 août 1970.

26)    Djagoun Afoman Alaman

Intronisé le 30 mars 2002. Il est un descendant d’Akrabati, frère consanguin de Gbagbadjodjo et d’Egbakotan. Akrabati fut captif de guerre et transféré à Ouidah. Pour s’assimiler aux Fons de Ouidah et pouvoir se marier à une femme de cette contrée, il changea son prénom. Au lieu d’Akrabati, il devint Atindéou. Djagoun Afoman Alaman, par mauvaise connaissance de la tradition Idasha, ajouta un sobriquet à son nom de règne : Egbakotan 2.

Conclusion
Tenant compte des ascendants de chaque roi, il est évident que la succession ne se fait pas automatiquement de père en fils. On ne doit pas parler non plus de dynastie. la succession, allant de fils aîné en fils aîné, n’est également pas systématique. Ce qui est le plus marquant, c’est la succession alternée entre deux lignées royales existantes : Ognibo et Odjo.

Par le Prince ADJIBA Sedo Roger,
Chercheur

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