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Suspension de l’accord sur les céréales ukrainiennes : Un risque d’insécurité alimentaire croissant pour la Mauritanie

La suspension de l’accord sur les céréales ukrainiennes constitue un risque d’insécurité croissant pour nombre de pays africains. Notamment la Mauritanie qui dépend à 18% des céréales ukrainiennes.

L’accord sur l’exportation des céréales d’Ukraine, pays en guerre contre la Russie, a expiré ce 17 juillet 2023. La décision du Kremlin de mettre un terme de « facto » à l’accord, est un gros coup pour les pays du monde en particulier ceux d’Afrique. Ainsi, des centaines de tonnes de blé risquent d’être bloquées, pour une durée indéterminée après le non renouvellement annoncé de la participation de la Russie à l’accord sur l’exportation céréalière ukrainienne via la mer Noire signé en juillet 2022.

Pour la République islamique de la Mauritanie, c’est un choc. Une grande partie de ses céréales proviennent de l’Ukraine. Selon la dernière note trimestrielle de 2023, près d’un cinquième soit 18 % de son blé provient d’Ukraine. Le spectre du manque de blé dans ce pays est donc inévitable. C’est pourquoi, tout comme c’est le cas pour plusieurs gouvernants du monde, Abdelahi Ewa, professeur d’économie en Mauritanie souhaite que ce moment de trêve soit éphémère. Toutefois, il expose la résilience du gouvernement en dépit de la situation qui prévalait.

« Jusqu’à aujourd’hui, le prix du pain n’a pas changé. Il est de 100 ouguiyas. Donc, le gouvernement a réussi à résister au choc. Tous ces retraits étaient des retraits très limités dans le temps. Ils n’ont pas eu d’effets parce qu’il y a des stocks et tout ». Cependant, « le choc va devenir plus difficile en cas de retrait durable, face à un risque d’insécurité alimentaire beaucoup plus grand ».

Sidi Ahmed Bouh, économiste et expert en stratégie de développement trouve un palliatif pour limiter l’inflation. Pour lui, le gouvernement mauritanien doit désormais puiser dans sa centrale d’approvisionnement et dans ses finances publiques si éventuellement, la suspension de l’accord perdure. Au pis des cas, il devra recourir à l’aide internationale.

Pour l’heure, si la population mondiale nourrit un espoir, celle de voir l’accord rétabli rapidement.

Ignace TOSSOU

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