Afrique de l'ouest

Expulsion de réfugiés Burkinabè par le Ghana : L’ONU accuse, le ministère ghanéen de la sécurité récuse

Depuis le mardi 11 juillet, l’information fait état de ce que des réfugiés Burkinabè seraient expulsés du territoire ghanéen. Fort médiatisé, la nouvelle a touché du haut les nations unies qui montent au créneau pour dénoncer une «violation du principe du non-refoulement».

Selon le gouvernement de la région d’accueil des personnes rapatriées, plus de 200 Burkinabè, dont des femmes et des enfants, sont arrivés dans le sud-ouest du Burkina Faso après avoir été expulsés du Ghana voisin. « Il y a une opération [d’expulsion] en cours chez nos voisins au Ghana, depuis le 11 juillet, on a commencé à enregistrer des compatriotes rapatriés du Ghana », a déclaré Boureima Sawadogo, le gouverneur du Sud-ouest, région frontalière du Ghana qui accueille les déplacés.

Boureima Sawadogo fait savoir que depuis que l’opération d’expulsion a démarrée, 54 personnes ont été reçues et le recensement est encore en cours. « On est déjà à plus de 200 personnes accueillies au niveau de la commune de Ouessa », première ville après la frontière, où un centre de transit a été mis en place pour accueillir ces déplacés, a-t-il précisé le 13 juillet au matin.

Si les réfugiés Burkinabè sont sommés par les autorités ghanéennes de quitter le territoire, la raison qui motivent cette décision est encore, jusque-là sombre pour la plupart d’entre eux. C’est ce que fait savoir Seydou Tall, l’une des victimes. « Nous ne savons pas ce que l’on nous reproche », a-t-il déploré.

Face à cette situation, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se dit « préoccupée par les informations faisant état d’expulsion de centaines de citoyens burkinabè, principalement des femmes et des enfants ». Ainsi, dans un communiqué adressé au gouvernement du Ghana ce mardi 12 juillet, il a appelé à « mettre fin à ces expulsions qui constituent une violation du principe de non-refoulement, et à garantir l’accès au territoire et l’asile aux ressortissants du Burkina Faso en quête de protection internationale ».

En réponse, le ministère ghanéen de la sécurité nationale a affirmé que « Contrairement aux allégations selon lesquelles les déplacés burkinabè sont chassés du Ghana, un processus de rapatriement a été institué au centre d’accueil pour faciliter le mouvement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays », souligné le communiqué.

Pour rappel, le Burkina Faso est confronté sur une grande partie de son territoire à des attaques djihadistes régulières qui poussent les populations à fuir.

Ignace TOSSOU

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