Commune de Bopa : Les conducteurs de taxi-moto en colère suite à une surtaxe
La commune de Bopa est secouée depuis plusieurs semaines par une situation sans précédent. Les conducteurs de taxi-moto communément appelés Zemidjan sont au rouge après une surtaxe à laquelle ils doivent désormais s’astreindre. Les autorités communales ont tenus plusieurs séances avec eux pour expliquer les contours de cette nouvelle restrictions. Mais cela n’aura pas suffi pour calmer les ardeurs.
De 1500 FCFA, il passe désormais à 3000 FCFA. À Bopa, dans le département du Mono, cette taxe importante qu’est le «droit taxi», a connue une hausse substantielle suscitant un véritable tumulte dans le rang des « Zemidjanman ». Les conducteurs de taxi-moto manifestent leur mécontentement et veulent savoir les raisons qui motivent cette décision. Depuis quelques jours, la circulation est au point mort. Du moins, les conducteurs de taxi-moto circulent clandestinement sur les rues, sans leur tenue de travail. Pour cause, les forces de l’ordre ont reçu des instructions fermes pour arrêter tout conducteur de taxi qui ne se serait pas encore acquitté de cette taxe.
Pourtant, une source exclusive de votre Web média L’expression renseigne que le maire de la commune de Bopa, Abel Djossou, leur a fait comprendre que le montant est déjà budgétisé et les a suppliés de ce fait, à payer les taxes en l’état cette année et qu’au budget prochain les diligences seront faites pour revoir cela à la baisse avec bien sûr la complicité du bureau communal. Mais les conducteurs ne comptent pas en démordre. De sources bien introduites, ils évoquent entre autres le fait que la taxe de «droit taxi» n’a connu pratiquement aucune hausse dans les autres communes du département.
Colère ou défiance à l’autorité ?
Selon les informations rapportées par le deuxième Adjoint au Maire de la commune de Bopa, que la rédaction de votre web média L’expression a pris le soin de contacter, en prélude au vote du budget 2023, l’administration de la mairie a entrepris maintes échanges avec les acteurs de développement en l’occurrence le bureau communal des Zemidjan pour revoir à la hausse le droit taxi. «De discussion en discussion, ils se sont accordés sur 3000 f depuis 2022 avant la session budgétaire tenue en octobre de la même année. Les mêmes responsables qui avaient accepté les 3000f sont revenus 9 mois après pour dire qu’ils ne peuvent pas payer estimant que pour les communes voisines ne sont pas au même montant. Nous, élus, leur avons demandé de payer cette année puisque le budget est déjà voté et approuvé par le préfet, et que l’année prochaine on pourra revoir mais ils ont préféré défier la mairie».
«La goutte qui a fait déborder le vase»
Selon l’autorité communale, «Depuis un mois nous sommes en train de discuter avec le bureau qui ne veut pas céder et les zém sont sans maillot, on n’arrive plus à les distinguer alors qu’il y a le terrorisme qui sévit actuellement dans notre pays». Désiré Gbesso poursuit en disant que «La goutte qui a fait déborder le vase est que le jeudi passé, l’avant veille du marché de Lobogo, ils (les responsables du bureau communal des Zemidjan, Ndlr) ont organisé une grande réunion pour empêcher les agents de la mairie de se rendre dans le marché pour la collecte des taxes chez les bonnes dames». Par ailleurs,
les quelques uns qui ont payé leur droit taxi, subissent de fortes menaces de la part du bureau communal des conducteurs de taxi-moto.
À en croire le deuxième adjoint au maire, la mesure est loin d’être exorbitante quand on sait que «La femme qui vend au marché contribue au développement de sa commune au moins à 600f le mois». Néanmoins, «La porte du Maire est toujours ouverte» pour d’éventuelles négociations, conclut-il.
À noter que cette situation survient plusieurs mois après la mise en œuvre de la réforme structurelle de la décentralisation consacrant l’arrivée des SE à la tête des mairies. Elle s’inscrit également dans un contexte où Bopa s’est illustré en 2022 à travers son indice de gouvernance locale qui le place en pôle position des autres communes du Bénin.
Ignace TOSSOU