Intervention militaire au Niger : Voici ce que pense Laurent Gbagbo
Face à l’éventualité d’une intervention militaire au Niger afin de faire céder la junte au pouvoir, l’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo donne sa position sur la question. Pour lui, une intervention militaire risquerait d’aggraver la situation socio-économique et sécuritaire du Niger.
La situation qui prévaut depuis quelques jours au Niger préoccupe plus d’uns. Face à l’intention de la CEDEAO de recourir à une intervention militaire afin de résoudre ce problème, plusieurs personnalités ont affirmé leur position. C’est le cas de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Ce lundi 7 août, en s’adressant à ses compatriotes à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de la fête de l’indépendance de son pays, Laurent Gbagbo a laissé entendre ce qu’il pense de cette idée émise par la CEDEAO.
Laurent Gbagbo a, d’entrée de jeu, condamné avec véhémence, le coup d’Etat contre un président démocratiquement élu. « Je condamne donc la prise du pouvoir par les armes au Niger. Elle porte atteinte à la démocratie dont je reste un fervent défenseur » , a t-il déclaré.
« La pire des solutions »
Revenant à l’opération militaire qui que pourrait lancer la Cedeao, le fondateur du PPA-CI s’y oppose radicalement. Il qualifie cette approche de « pire solution ». Pour lui, une attaque militaire peut donner lieu à une guerre sur le continent, occasion pour les puissances étrangères de chercher à se positionner. «Dans le contexte actuel de batailles géostratégiques entre puissances, le risque qu’une guerre au Niger se transforme en affrontements entre puissances étrangères au continent africain relève de la plus forte probabilité. Notre continent se remettrait difficilement d’un tel scénario. C’est pourquoi, j’en appelle à la retenue de toutes les parties pour privilégier les solutions politiques et diplomatiques », prévient le natif de Gagnoa.
« Le recours à la violence envisagé par la Cedeao me paraît être la pire des solutions à cette crise. Je dénonce ces mesures en ce sens qu’elles ne font qu’aggraver la situation de précarité du peuple frère du Niger. Je dénonce par-dessus tout le recours à la guerre pour résorber cette crise« , a conclu l’ex-pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye au Pays-Bas.
Pendant ce temps, la Cedeao continue de mûrir les réflexions afin de venir à bout de ce problème. Pour ce faire, le président en exercice et ses pairs se retrouvent à nouveau le jeudi 10 août prochain, à Abuja.
Mariette DOMINGO