Lutte contre le terrorisme au Bénin : L’armée intensifie sa collaboration avec la communauté peule

À la tête d’une forte délégation, le chef d’état-major général des Forces armées béninoises a échangé, dans la matinée du mercredi 22 octobre 2025, au camp militaire Séro Kpéra de Parakou, avec les responsables de la communauté peule. Objectif : renforcer la collaboration entre les forces de défense et de sécurité et la communauté peule afin de mieux contrer la menace terroriste dans les zones frontalières du nord du Bénin.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des échanges tenus les 26 décembre 2024 à Parakou et 17 avril 2025 à Natitingou. Témoignant de l’importance accordée par les autorités militaires à l’implication des populations dans la lutte contre le terrorisme, elle a réuni des représentants peuls venus des quatre départements du septentrion : le Borgou, la Donga, l’Alibori et l’Atacora. Entouré de hauts gradés de l’armée et des forces paramilitaires, le général de division Fructueux Gbaguidi a prêté une oreille attentive aux préoccupations exprimées par les leaders communautaires.
En ouverture, le colonel Faïzou Gomina, chef d’état-major de la Garde nationale et ancien commandant de l’opération Mirador, a dressé un état des lieux de la coopération entre les forces de défense et de sécurité et la communauté peule. S’il a salué les progrès réalisés, il a également souligné les défis persistants qui entravent l’efficacité des opérations sur le terrain.
Une volonté partagée de paix
Adamou Hamadi, président de l’association Suudu Pulaaku, a pour sa part mis en lumière les efforts déployés par les sections locales de son organisation pour soutenir l’opération Mirador, notamment à travers des campagnes de sensibilisation et la dénonciation d’individus suspects au sein de la communauté. « La peur cède progressivement la place à la confiance », a-t-il affirmé, soulignant que cette évolution freine les tentatives de recrutement des jeunes par les groupes armés.
Cependant, il a déploré un déficit de communication entre les parties, à l’origine, selon lui, d’arrestations arbitraires de membres de la communauté. Il a plaidé pour un renforcement du dialogue et une meilleure coordination sur le terrain.

Les responsables départementaux et communaux de Suudu Pulaaku ont salué l’initiative du chef d’état-major général, qu’ils considèrent comme un signal fort d’inclusion. Ils ont profité de l’occasion pour exposer les difficultés quotidiennes rencontrées par leurs communautés et ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour la sécurité nationale.
Des engagements concrets pour les communautés
Prenant la parole, le général Gbaguidi a exprimé sa satisfaction face aux efforts consentis : « Nous faisons un pas vers la paix en communiquant avec les populations. Nos échanges sont toujours riches, et je souhaiterais qu’ils se traduisent par des retombées positives dans la lutte contre le terrorisme. » Il a toutefois regretté la persistance des attaques, appelant à une mobilisation accrue : « Malgré nos rencontres, les attaques ont continué. Nous avons perdu de jeunes soldats. J’attends des résultats concrets pour ramener la paix. »
En conclusion, le chef d’état-major a rappelé les initiatives gouvernementales en faveur des zones à risque, notamment la construction d’écoles, de dispensaires et de marchés. Il a exhorté les responsables peuls à devenir des relais de confiance auprès des populations : « Ayez confiance dans les forces de sécurité. Nous sommes là pour vous protéger, pas pour vous nuire. »
Antou BADOU



