Afrique

Mali : Un référendum pour une nouvelle Constitution dimanche prochain

Les Maliens sont appelés aux urnes pour se prononcer sur une nouvelle Constitution proposée par la junte militaire au pouvoir. Ce référendum qui aura lieu le dimanche 18 juin 2023 suscite des contestations de la part d’une opposition diverse et est compromis par une insécurité persistante dans de nombreuses régions du pays. Cette consultation marque le premier vote organisé par les colonels depuis leur prise de pouvoir en août 2020, dans un pays plongé dans une crise multidimensionnelle. Elle est également un jalon important vers un retour des civils à la tête du pays en mars 2024, conformément aux engagements pris par les militaires.

Dimanche, les Maliens seront appelés à se rendre aux urnes pour voter en faveur ou contre une nouvelle Constitution, selon AFRICANEWS. Cette réforme constitutionnelle est présentée par les autorités comme une réponse aux lacunes de la Constitution de 1992, accusée d’avoir méconnu à la déliquescence de l’État face aux multiples crises, notamment l’expansion jihadiste, la pauvreté, la dégradation des infrastructures et de l’éducation. La nouvelle Constitution met l’accent sur la « souveraineté » et la lutte contre la corruption, tout en renforçant le rôle des forces armées, en légitimant les autorités traditionnelles et en valorisant les langues nationales. Elle propose aussi la création d’un Sénat et accorde des pouvoirs étendus au président.

Cependant, ce référendum est fortement contesté par une opposition variée. Les critiques portent notamment sur le processus lui-même, jugé non inclusif et peu transparent. De plus, l’opposition souligne le contexte d’insécurité persistante dans de nombreuses régions du pays, qui compromet la tenue d’un examen libre et équitable.

Moins de neuf mois avant la fin annoncée de la transition, de nombreuses incertitudes subsistent quant à l’avenir du Mali. La place du colonel Assimi Goïta, actuel chef de la junte et du pouvoir militaire dans la future gouvernance du pays, reste floue. Certains spéculent sur une éventuelle candidature du colonel Goïta à l’élection présidentielle, malgré les engagements initiaux des militaires de ne pas se présenter. Cette situation ajoute une dimension supplémentaire aux enjeux du référendum et suscite des interrogations sur la véritable nature de la transition vers un gouvernement civil.

Les bulletins verts pour le oui et rouges pour le non seront utilisés lors du vote. Par ailleurs, les résultats seront attendus dans les 72 heures suivant le scrutin.

Kevin da-SILVA

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