Intervention militaire au Niger : Le Tchad n’enverra pas de troupe (La Mauritanie reste en retrait)
La situation qui prévaut au Niger demeure jusque-là sans issue. Alors que l’ultimatum de la Cédéao expire ce dimanche 6 août et que les États-membres se préparent à une éventuelle intervention militaire dans le pays, le Tchad annonce qu’il n’interviendra jamais militairement au Niger.
Ce vendredi 4 août, le Tchad, importante puissance militaire africaine et pays voisin du Niger, a annoncé qu’il ne participerait à aucune intervention militaire au Niger. Le ministre des Armées du Tchad, pays qui n’est pas membre de la Cédéao l’a martelé en ces termes : « Le Tchad n’interviendra jamais militairement. Nous avons toujours prôné le dialogue. Le Tchad est un facilitateur ».
Plus loin, le ministre évoque les raisons de cette position du Tchad. « Non, le Tchad n’interviendra jamais militairement, pour beaucoup de raisons. Notre président a été désigné par ses frères de la Cédéao pour rapprocher le président Bazoum et les putschistes, et il y est allé, évidemment, et nous avons toujours prôné le dialogue entre eux. Le Tchad n’a jamais cherché à aller intervenir au Niger et nous n’interviendrons jamais par la voie militaire. Nous privilégions le dialogue. Que la stabilité revienne au Niger, que les Nigériens eux-mêmes sentent que le danger est imminent, et c’est à eux de trouver le problème. Le Tchad est un facilitateur », a déclaré Daoud Yaya Brahim, ministre tchadien des Armées.
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De son côté, l’Algérie, se range du côté du Tchad. Elle s’oppose à toute opération armée. Pour le ministère des Affaires étrangères, ce serait une option « malheureuse » de recourir aux armes. Alger met en garde et appelle « à la prudence et la retenue », car cette intervention pourrait en fait compliquer et aggraver la crise actuelle.
La Mauritanie reste en retrait
A côté du Tchad qui a annoncé sa non-participation à une intervention militaire au Niger, la Mauritanie préfère rester en retrait de cette affaire. Cependant, elle se dit « prête à étudier toute demande de participation. »
En effet, le gouvernement mauritanien, pays à la tête de la coalition du G5 Sahel, a fermement condamné le putsch du général Abdourahamane Tchiani au Niger et s’est opposé à tout changement anticonstitutionnel. Toutefois, aucune intervention venant du pays n’a été mentionnée jusqu’à cet instant.
D’un côté, il y a ses pairs de la Cédéao, organisation dont la Mauritanie n’est pas membre, qui sollicitent un appui au blocus économique et à une éventuelle intervention militaire. De l’autre, il y a les putschistes qui rejettent toute ingérence étrangère et appellent à la solidarité des pays du Sahel.
Selon Nani Ould Chrouga, il est encore trop tôt pour prendre des décisions : « Je voudrais dire que la Mauritanie n’a pas reçu de demande de participation dans ce qui se fait actuellement au niveau de la Cédéao. Si toutefois cette demande se fait, elle sera évaluée partant de l’intérêt supérieur du pays et partant de notre responsabilité dans la stabilité et la sécurité de la région. », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
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Plusieurs observateurs nationaux excluent toutefois l’idée que la Mauritanie puisse participer à une intervention militaire au Niger. En janvier 2022, déjà, le pays avait choisi de ne pas participer aux sanctions économiques adoptées par la Cédéao contre le Mali à la suite de deux coups d’État militaire. Les productions de coton malien avaient pu alors être exportées via le port de Nouakchott.
Mariette DOMINGO