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Niger : Ce que Tinubu a dit à l’ouverture du sommet des chefs d’Etats de la Cedeao

Comme prévu, le deuxième sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la situation politique en République du Niger s’est effectivement ouverte, jeudi, à Abudja. En ouvrant le sommet, le chef de l’Etat nigérian, Bola Tinubu, président en exercice de l’institution sous-régionale, n’est pas allé par quatre chemins pour dire sa déception de ce que les putschistes au Niger n’est pas rétabli l’ordre constitutionnel dans avant l’expiration de l’ultimatum de la Cedeao.

À l’ouverture du sommet, avant qu’il ne passe en session à huis clos, selon des médias locaux, le président Tinubu a salué la participation des chefs d’États de la Cedeao en dépit du peu de temps qu’ils ont eu pour aménager leur agenda.

« Aujourd’hui, nous nous réunissons avec un profond sentiment d’urgence et de détermination, en nous appuyant sur les engagements pris lors de notre premier Sommet Extraordinaire, concernant la grave crise politique qui frappe notre nation sœur. Lors de cette réunion initiale, nous avons exprimé notre solidarité avec le peuple du Niger et leur Président démocratiquement élu, Son Excellence Mohamed Bazoum, en condamnant la prise de pouvoir militaire et la détention injuste de leur Président démocratiquement élu », a souligné le président Tinubu.

Le président nigérian a regretté que le statu quo prévale toujours au Niger malgré l’ultimatum et les efforts ont mis en œuvre par le biais de diverses équipes de médiation de la CEDEAO pour permettre, avec la junte au pouvoir, une résolution pacifique de la situation politique du Niger.

« Comme vous vous en souvenez peut-être, nous avons appelé la junte à annuler sa décision de renverser un gouvernement légitime. Nous avons ensuite imposé des sanctions dans l’espoir que cette mesure résolue servirait de catalyseur pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger. Malheureusement, l’ultimatum de sept jours que nous avons émis lors du premier Sommet n’a pas donné les résultats escomptés. Nous avons également fait des efforts diligents par le biais du déploiement de diverses équipes de médiation de la CEDEAO pour engager la junte militaire dans une résolution pacifique de la situation politique. L’un des facilitateurs, l’ancien Chef d’État du Nigeria, le Général Abdulsalami Abubakar, nous informera des résultats de sa mission à Niamey », a poursuivi Bola Tinubu.

Il a, par ailleurs, rappelé que toujours dans une démarche de résolution diplomatique de la crise, des émissaires ont été dépêchés vers des nations non-membres de la CEDEAO, notamment la Libye et l’Algérie. Ainsi, lors de ces rencontres, l’envoyé désigné pour la Libye a eu le privilège d’être reçu par le Président de la Libye. Cette discussion a abouti à une expression incontestable de soutien aux résolutions adoptées par la CEDEAO visant à rétablir la gouvernance constitutionnelle au Niger. En Algérie, l’émissaire a été reçu par le Ministre des Affaires Étrangères au nom du Président du pays.

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« Ces initiatives visent à présenter une position cohérente et unie concernant les circonstances en cours au Niger, montrant ainsi une approche collaborative et concertée entre les nations africaines », a indiqué le président nigérian.

Nécessité de prendre des décisions urgentes et collectives

« Le Sommet d’aujourd’hui offre une opportunité significative pour passer en revue de manière méticuleuse et évaluer les progrès réalisés depuis notre dernière rencontre. Il est essentiel d’évaluer l’efficacité de nos interventions et d’identifier les lacunes ou les défis qui ont pu entraver les progrès », a déclaré Bola Tinubu.

Ainsi, à l’occasion de ce nouveau sommet extraordinaire, le président Tinubu a souligné la nécessité de prendre des décisions collectives basées sur les perspectives critiques de la réunion, du 2 au 4 août 2023, du Comité des chefs d’État-Major et du Mémorandum du Président de la Commission de la CEDEAO.

Également, l’hôte des chefs d’États de la Cedeao a mis en lumière les implications régionales de la crise et la nécessité de défendre la démocratie, la bonne gouvernance et l’État de droit pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Il a exprimé sa confiance que le sommet serait un moment décisif vers une Afrique de l’Ouest plus forte et plus intégrée, favorisant la paix, le progrès et la prospérité dans la région.

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Bola Tinubu a conclu en exprimant sa gratitude pour l’attention portée à cette question cruciale et a exprimé l’espoir que les délibérations aboutiraient à une solution amiable à la crise politique.

Il faut souligner que les chefs d’Etat du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé Eyadéma, et de la Gambie, Adama Barrow étaient absents au sommet lors de la cérémonie d’ouverture.

Ambroise AMETOWONA

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