Niger : L’Unicef tire la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire après le coup de force

Avec le coup d’État du 26 Juillet, la situation humanitaire du Niger s’est empirée. C’est du moins ce que renseigne de récentes données publiées par l’Unicef, Fonds des nations unies pour l’enfance, qui tire la sonnette d’alarme.

Dans un communiqué publié lundi, le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) alertait le monde sur la situation humanitaire de plus en plus inquiétante au Niger. Selon l’agence onusienne, plus de deux millions d’enfants ont « besoin d’une aide humanitaire » au Niger, pays déstabilisé par un récent coup d’État et miné par des violences jihadistes.

Il s’agit, d’un son de cloche qui vient interpeller sur les conséquences immédiates qu’engendrent la crise nigérienne dans la vie des couches déjà vulnérables notamment les enfants. «Plus de deux millions d’enfants ont été touchés par la crise et ont désespérément besoin d’une aide humanitaire», indique l’organisation.

Avant les récents troubles civils et l’instabilité politique au Niger, les chiffres étaient relativement en dessous. En effet, en 2023, l’Unicef estimait à 1,5 million le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition, dont au moins 430 000 souffrant de la forme la plus mortelle de malnutrition.

Cependant, avertit l’Unicef, ces chiffres peuvent augmenter «si les prix des denrées alimentaires continuent de grimper et si une récession économique frappe les familles, les ménages et les revenus».

Impact inévitable sur les «vaccins infantiles»

Par ailleurs l’organe onusienne a interpellé sur les «pénuries d’électricité» déjà fréquentes au Niger et multipliées par les sanctions infligées au pays par la Cédéao, en réponse au récent coup d’État, qui affectent la chaîne du froid et peuvent compromettre l’efficacité des «vaccins infantiles» stockés dans les structures de santé.

Elle a rappellé qu’elle s’investit résolument en apportant une aide humanitaire aux enfants dans tout le pays. Toutefois, elle alerte que ses «fournitures vitales restent bloquées aux différents points d’entrée du pays», comme c’est le cas à la frontière avec le Bénin.

À cet effet, l’organisation onusienne lance un appel urgent aux acteurs de la crise pour garantir l’accès au Niger aux travailleurs humanitaires et aux fournitures, et demande «aux bailleurs de protéger les fonds humanitaires des sanctions multilatérales ou unilatérales».

Ignace TOSSOU