Niger : Mohamed Bazoum brise une fois encore le silence
Dans une tribune publiée par Washington Post, l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum s’exprime depuis sa détention pour la première fois depuis le coup d’État du général Tiani le 26 juillet dernier. Il dénonce fermement l’acte des putschistes et revendique toujours sa légitimité en tant que président légal du Niger.
Dans une tribune poignante publiée dans la nuit du jeudi 03 au vendredi 04 août, Mohamed Bazoum a fait savoir qu’il écrivait en tant qu’otage retenu par la junte militaire qui tente de renverser la démocratie au Niger. Il dénonce le coup d’État lancé contre son gouvernement et rejette catégoriquement les arguments avancés par les putschistes pour justifier sa destitution. « J’écris ceci en tant qu’otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie, et je ne suis qu’un des centaines de citoyens qui ont été arbitrairement et illégalement emprisonnés », a-t-il écrit.
Des conséquences dévastatrices pour le Niger
Pour Bazoum, le coup d’État en cours n’a aucune justification valable, et il met en garde contre les conséquences dévastatrices qu’il pourrait avoir pour le pays, la région et le monde entier. Il souligne également que la situation sécuritaire du Niger s’est améliorée, notamment grâce aux partenariats mis en place. L’ancien président insiste sur le fait que le succès du coup d’État aura des répercussions sur l’aide étrangère, qui représente 40 % du budget national. Il compte sur le soutien des puissances étrangères et de la CEDEAO pour la restauration de son pouvoir et la défense de la démocratie au Niger.
Sa prise de parole publique depuis sa détention marque un tournant dans la crise politique en cours au Niger. Le monde attend désormais de voir comment la situation évoluera et si les appels de Bazoum seront entendus par la communauté internationale.
Kevin da-SILVA