Afrique

Tchad : Les magistrats entrent en grève

Au Tchad, les magistrats ont décrété depuis plusieurs semaines déjà, une grève à durée indéterminée. Comme revendication, ils réclament de meilleures conditions de travail.

En dépit d’un arrêté du ministre de la justice ordonnant leur réquisition, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout. Pas question de regagner les prétoires si leurs revendications ne sont pas considérées. En effet, en plus de réclamer de meilleures conditions de travail, ces hommes de droit dénoncent le projet de nouvelle Constitution qui ne garantit pas, selon eux, l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Alors que la grève suit son cours, le ministre de la justice a sorti le 10 juillet 2023, un arrêté ordonnant leur réquisition pour assurer le service. Mais pour le vice-président du syndicat des magistrats, ce texte est « incorrect, vicieux, entaché d’erreurs ».

Abdoulaye Bono Kono soutient que le corps de la magistrature tchadien n’a pas décrété cette période morte à travers l’étendue du territoire national de « gaieté de cœur ». « Nous ne sommes pas allés en grève pour aller en grève », déclare-t-il. C’est pourquoi, selon lui, il est impérieux d’aller jusqu’au bout.

Au micro de RFI, le syndicat déclare, «Il y a une situation qui est venue s’ajouter à ces revendications-là : c’est la question du Conseil supérieur de la magistrature. Le projet de loi qui a été présenté aux conseillers nationaux, qui l’ont voté et adopté. On dit Conseil supérieur de la magistrature et non Conseil supérieur de la justice, ou autre chose. Et donc, nous avons boudé et le gouvernement a compris. Mais une autre question reste, parce que le président du Conseil supérieur de la magistrature sera désigné par le Président de la République, et non élu par ses pairs, ce que nous avons exigé. »

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Et d’ajouter qu’«Aujourd’hui, ils se contentent de réquisitionner les magistrats alors que les dispositions de l’article 37 de l’ordonnance 7 portant sur l’organisation du fonctionnement du corps de la magistrature, disent clairement que les magistrats ne peuvent, en-dehors de leur fonction être requis pour d’autres services que le service militaire. »

Ignace TOSSOU

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