Société

Travail des enfants : Le dramatique surplace du Bénin

Le Bénin a certes, avec l’appui de nombreuses organisations internationales comme l’Unicef, et de la société civile béninoise, engagé d’importantes réformes dans le cadre de la lutte contre l’utilisation précoce des enfants comme main-d’œuvre, dont entre autres la ratification des textes internationaux qui protègent les enfants, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990, la convention 182 sur les pires formes de travail et la convention 138 sur l’âge minimum de travail, la mesure de gratuité des frais de scolarisation dans l’enseignement primaire, etc. Mais ces actions semblent ou restent peu efficaces dans la lutte contre le travail des enfants.
Au Bénin, un grand nombre d’enfants continuent d’être en situation de travail. Mieux, au fil des années, le phénomène prend de l’ampleur. En 2008, le taux des enfants économiquement occupés au Bénin était de 34% selon les résultats de l’Enquête nationale sur le travail des enfants (ENTE) réalisée par l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE). Six ans après, soit en 2014, la situation est passée à 52,5% selon l’enquête MICS (Multiple Indicators Cluster Survey) réalisée par la même institution. Ce qui correspond, en 6 ans, à une augmentation de 20%.
Si aucune nouvelle donnée de l’institution en charge des statistiques au Bénin ne permet de connaitre avec beaucoup de précision l’état actuel du phénomène, tout porte à croire que la situation ne s’est pas beaucoup améliorée. Ils sont encore plusieurs milliers d’enfants à se voir dénier leurs droits à l’enfance et à l’éducation pour être placés ou recrutés pour travailler auprès d’un tiers (enfants vidomègon), ou pour travailler dans les champs, familiaux ou non, dans les carrières de concassage de pierres, vendre dans les marchés, etc. D’autres, pour une raison ou une autre, continue d’abandonner très tôt leurs jouets et camarades de jeu pour être employés comme apprentis dans les ateliers de mécanique auto-moto, de vulcanisation, de couture, de soudure, de menuiserie, de ferblanterie, de maçonnerie, de ferraillerie, de plomberie, etc. Des secteurs qui pourtant ont été identifiés comme dangereux ou moyennement dangereux par le Bénin dans sa liste des travaux dangereux interdits aux enfants établie conformément aux recommandations de la convention 182 de l’OIT. Selon les résultats de l’enquête MICS citée plus haut, ils sont 27,3% à travailler dans des conditions dangereuses en milieu urbain et 49,1% en milieu rural. …lire la suite »»»
Jesdias LIKPETE

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