Afrique de l'ouest

Niger : La France prépare discrètement le retrait de ses troupes

Alors que la situation dans le pays est toujours incertaine; que les menaces de la Cedeao peinent à avoir des résultats et que la pression de la junte se renforce; la France s’apprête en toute discrétion à retirer ses troupes du Niger.

Officiellement, il n’en est rien. Mieux, la réponse de Paris aux nouvelles autorités nigériennes demandant le départ des soldats français, est un non catégorique. La France estime que seul le pouvoir légitime de Bazoum est en droit de faire une telle demande.

Discrètement, par contre, les autorités parisiennes travaillent pour un retrait des 1500 soldats actuellement cantonnés sur la « base aérienne projetée » (BAP) située près de l’aéroport de Niamey. Le premier ministre nigérien, nommé par la junte, affirmait, lundi 04 septembre, que des « échanges » étaient en cours avec les forces françaises présentes dans le pays en vue de leur départ.

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« Des échanges sur le retrait de certains éléments militaires ont commencé », a également souligné, mercredi 06 septembre, le ministère français des armées. Aucune clarification n’a, par contre, été donnée sur les unités qui pourraient être retirées.

Le regard tourné vers la CEDEAO, Paris joue la montre

Avec la rupture des accords de coopération militaire entre Paris et Niamey, à la suite du coup d’Etat du 26 juillet, le maintien des troupes françaises au Niger ne s’explique plus. Même en France, cela devient problématique. « la question du maintien de certaines de nos forces se pose », a reconnu le ministère français des armées. Il s’agit en notamment des unités en charge de l’entretien du matériel, tel que les drones, les hélicoptères ou avions de chasse, non utilisé depuis la crise nigérienne.

Néanmoins, la France ne s’empêche pas de jouer la montre, espérant un retournement de situation. Elle a, surtout, son regard tourné vers la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Paris attend de voir si l’institution sous-régionale ouest-africaine, avec ses menaces, notamment celle de l’intervention militaire, arrive à obtenir le rétablissement de l’ordre constitutionnelle ou une situation plus conciliante de la part des militaires putschistes.

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D’un autre côté, Macron et les siens espèrent secrètement que les dissensions, non encore totalement apaisées, entre les généraux auteurs du coup de force du 26 juillet, affaiblissent la junte au point d’apporter une porte de sortie.

Franck-Marie AGOSSOU

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